DECRIANT LE " GLISSEMENT " ENTRETENU A TRAVERS LA TOURNEE DU RAÏS EN PROVINCES LE G7 BIENTÔT DANS LA RUE

Vendredi 12 août 2016 - 07:50
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La plate-forme chère à Mwando Nsimba dénonce la stratégie du Pouvoir de conditionner
la publication du calendrier électoral par la fin de l’enrôlement. " L’heure est à l’action pour faire barrage à tous les blocages. Mobilisons toutes nos énergies afin de libérer la démocratie et le processus électoral", a déclaré Charles Mwando Nsimba, Président en exercice du Groupe de 7 partis (G7), dans une conférence de presse qu’il a donnée hier mercredi le 10 août à Kinshasa. Par ailleurs, le G7 lance un appel à tous ceux qui militent pour un Congo véritablement démocratique, d’harmoniser leurs initiatives et d’agir en synergie sur le terrain. " L’intérêt supérieur du peuple congolais et l’avenir de notre pays que nous voulons radieux le commandent ", précise la plateforme chère à Mwando Nsimba.
Analysant la situation politique actuelle du pays, le G7 estime que les clignotants sont au rouge. D’une part, le Groupe de 7 partis politiques considère que la réalité de l’enrôlement des électeurs en cours au Nord-Ubangi et les affirmations des responsables de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), certifient sans équivoque que cette Opération porte sur l’établissement d’un nouveau Fichier électoral qui s’étalera jusqu’en juin 2017.
D’autre part, Charles Mwando Nsimba dénonce avec véhémence, ce qu’il considère comme une volonté délibérée de la Ceni, de faire fi de toutes les recommandations des experts nationaux et internationaux de procéder plutôt à la révision qu’à la refonte du Fichier électoral. Ce, dans le but de tenir les élections présidentielles et législatives dans les délais constitutionnels. Selon le G7, la conséquence logique et prévisible de cet état de chose est le glissement du délai d’organisation de l’élection présidentielle au-delà du prescrit de la Constitution. " Ce qui conduit à la violation intentionnelle de cette même Constitution ", déclare cette plate-forme de l’Opposition. Laurel KANKOLE GROUPE DES 7 PARTIS POLITIQUES
POINT DE PRESSE DU G7 DE JEUDI 11 AOUT 2016
Mesdames et Messieurs les journalistes,

1. Le mardi 19 juillet dernier, le G7 vous a conviés à un point de presse pour rendre compte à l’opinion de la rencontre que sa délégation avait eue, le 14 juillet, avec le facilitateur à la demande de celui-ci.
2. A cette occasion, le G7 avait appelé, en des termes on ne peu plus clairs, l’attention particulière du Peuple congolais et de la communauté internationale sur les motivations réelles de l’enrôlement très tardif et général des électeurs que la CENI allait lancer le 1er août en cours, à partir de la province du Nord-Ubangi.
3. Les faits et déclarations auxquels nous assistons depuis le début de ce mois d’août de la part des dirigeants de la CENI et du Président Kabila, donnent une fois de plus raison au G7 dont la justesse des analyses et la pertinence des propos n’ont jamais été démenties.
4. En effet, la réalité de l’enrôlement des électeurs en cours au Nord-Ubangi et les affirmations des responsables de la CENI eux-mêmes, certifient sans équivoque que cette opération porte sur l’établissement d’un nouveau fichier électoral qui s’étalera jusqu’en juin 2017.
5. Ainsi, la CENI a fait fi de toutes les recommandations des experts nationaux et internationaux de procéder plutôt à la révision qu’à la refonte du fichier électoral afin de tenir les élections présidentielle et législatives dans les délais constitutionnels comme n’a cessé de l’exiger l’écrasante majorité du Peuple congolais.
6. La conséquence logique et prévisible de cette obstination de la CENI est le glissement du délai d’organisation de l’élection présidentielle au-delà du prescrit de la Constitution, ce qui conduit à la violation intentionnelle de celle-ci.
7. L’explication de cette attitude de la centrale électorale de la RDC ne serait-elle pas à chercher à travers deux annonces fortes faites récemment ?
8. La première, celle faite le jeudi 04 août courant, par le Président Kabila, en territoire étranger. En effet, au cours d’une conférence de presse conjointe avec son homologue ougandais Yoweri Museveni, dans le district de Kasese, Joseph Kabila a déclaré en anglais que "dès que le fichier est disponible, alors le calendrier électoral sera publié", ce qui veut dire, en d’autres termes, que le calendrier électoral ne sera publié qu’après la fin de l’établissement du fichier électoral en juin 2017.
9. La deuxième annonce est venue de Monsieur Corneille Nangaa, Président de la CENI.
10. Comme pour relayer et appuyer Joseph Kabila, le Président de la CENI ne s’est pas gêné de déclarer, au cours d’un atelier de " présentation et de démonstration du kit électoral aux leaders de la société civile " organisé, le lundi 08 août, au salon rouge du ministère des Affaires étrangères, que " la révision du fichier électoral prendra fin probablement en septembre 2017 ".
11.Le G7 stigmatise le fait qu’au lieu d’interpeler la CENI et de lui demander de publier le calendrier électoral dans le délai constitutionnel, ce soit le Président de la République lui-même, garant du fonctionnement régulier des pouvoirs publics, qui se substitue à la CENI et décrète unilatéralement la date de la publication du calendrier électoral en violation de l’article 211 de la Constitution.
12. Tout est donc désormais clair. Selon la volonté du Président Kabila et de sa CENI, le calendrier électoral ne sortira pas avant le mois de septembre 2017.
13. Le scrutin pour l’élection du nouveau Président de la République ne sera pas, par conséquent, convoqué trois mois avant la fin du mandat du Chef de l’Etat en fonction, soit le 19 septembre prochain, comme l’exige l’article 73 de la Constitution. Le glissement du calendrier électoral est donc déjà en marche.
14. Ainsi, pour n’avoir pas veillé à la tenue de l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel et, de surcroit, pour avoir entravé en parfaite connaissance de cause cette élection, Joseph Kabila aura commis un parjure et violé intentionnellement la Constitution de la République. Il se sera dès lors rendu coupable, avec la complicité active des autorités de la CENI, de haute trahison telle que définie par l’article 165 de la Constitution.
15. Le moment venu, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, devra prendre toutes les dispositions requises pour traduire Joseph Kabila et ses complices de la CEN1 devant la Cour constitutionnelle.
16. En attendant, le G7 considère qu’en annonçant, l’un après l’autre, le report des élections présidentielle et législatives au-delà des délais prescrits par la Constitution, Joseph Kabila et le Président de la CEN1 ont lancé un grave défi au Peuple congolais et, plus particulièrement, aux forces politiques et sociales acquises au changement.
17.C’est pourquoi, Mesdames et Messieurs de la presse, je vous informe que face à la gravité de la situation, le G7 a écrit, hier mercredi 10 août 2016, au Président du Conseil des sages du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement une lettre pour proposer des actions pacifiques à réaliser, sans tarder, pour contraindre la CENl à convoquer le scrutin pour l’élection présidentielle le 19 septembre prochain et à publier le calendrier électoral.
Mesdames et Messieurs des médias,
18. Je ne saurais terminer cette communication sans dire un mot sur le fameux dialogue qui défraie actuellement la chronique en RDC.
19. A ce sujet, la position du G7 n’a pas changé. Elle s’inscrit en droite ligne de celle définie dans le cadre du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, à savoir notamment que :
a. Le G7 souscrit à la résolution 2277 (2016) du conseil de sécurité de l’ONU dont le Rassemblement exige la mise en œuvre intégrale sous la modération de la facilitation internationale élargie ;
b. Aucune perspective de solution à la crise artificiellement créée par le Président Kabila pour rester aux commandes de l’Etat, n’a de chance de réussir sans décrispation politique sincère de la part de ceux qui gouvernent notre pays.
c. Dans ce cadre, le G7 exige la fin du harcèlement judiciaire contre son candidat à la présidence de la République, Monsieur Moïse Katumbi, victime des procès injustes et sans fondements, afin qu’il revienne dans son pays en homme libre pour participer au dialogue politique. Le G7 demande aussi avec insistance la dissolution sans condition des doublons de ses partis membres montés par le pouvoir pour les laminer
2O. Pour le G7, en refusant de détendre la situation politique, le Président Kabila dresse un deuxième blocage à la démocratie, après celui du processus électoral. Il démontre sa mauvaise foi et sa détermination à persévérer dans sa stratégie machiavélique de délégitimation des institutions républicaines et de pourrissement en vue de justifier un coup d’Etat constitutionnel.
Mesdames et Messieurs,
21. Le G7 tient à marquer sa désapprobation de l’expulsion déguisée de la responsable de Human Right Watch, Madame Ida Sawyer. Ce fait participe d’une démarche cherchant à couvrir d’une chape de plomb les violations graves des droits de l’homme et à continuer à réprimer à huis clos les opposants en République Démocratique du Congo.
Mesdames et Messieurs,
22. L’heure est donc à l’action pour faire barrage à tous ces blocages. Mobilisons toutes nos énergies afin de libérer la démocratie et le processus électoral.
23. Le G7 lance un appel pressant à tous ceux qui militent pour un Congo véritablement démocratique et pour le respect de notre Constitution, d’harmoniser nos initiatives et d’agir en synergie sur le terrain.
24. L’intérêt supérieur du Peuple congolais et l’avenir de notre pays que nous voulons radieux le commandent.
Je vous remercie
Kinshasa,
le 11 août 2016
Pour le G7
Le Président fin exercice
Charles Mwando Nsimba
Député national