
Moins de deux ans après son élection, le gouverneur Victor Kitenge Kanyama fait face à une révolte sans précédent au sein de l’Assemblée provinciale. Seize députés provinciaux ont signé une motion de défiance à son encontre, dénonçant une gestion catastrophique et un leadership défaillant.
En parallèle, une deuxième motion cible le vice-gouverneur Martin Issipa, accusé d’avoir outrepassé ses compétences et d’avoir failli à ses obligations légales.
Dans la motion visant le gouverneur, les élus pointent du doigt une insécurité galopante dans toute la province, avec notamment des violences répétées dans le territoire de Kole, la résurgence inquiétante de milices armées, ainsi qu’une vague de vols et d’extorsions qui fragilisent la paix sociale.
« Incapacité de maintenir l'ordre et la sécurité sur toute l'étendue de la province du Sankuru où la recrudescence de la violence a repris dans les aspects ci-après : Insécurité généralisée dans le territoire de Kole ; réapparition des groupes de milice identifiés dans certains coins de la province ; le phénomène de vol et d'extorsion des biens fait rage dans plusieurs localités de la province », lit-on dans cette motion, le 23 mai 2025.
Au-delà de la sécurité, les députés dénoncent une fracture politique profonde. Lusambo et Lumumba Ville, deux entités majeures, restent exclues de la gouvernance provinciale. Le manque de collaboration entre le gouvernement provincial et les élus, entretenu selon eux par Kitenge, alimente une crise institutionnelle sans précédent.
Du côté du vice-gouverneur Martin Issipa, neuf députés l’accusent d’avoir brouillé les frontières entre pouvoirs provinciaux et central, tout en se refusant à déposer sa déclaration administrative de patrimoine, un manquement grave qui soulève des soupçons et questionne son intégrité.
Élu en avril 2024, Victor Kitenge voit aujourd’hui son mandat sérieusement menacé par ceux qui l’avaient porté au pouvoir.
Alain Saveur Makoba, à Kananga