Discours de Kabila : « Une manipulation de la mémoire collective et une complicité face aux atrocités dans l'Est du pays » (Honoré Mvula)

Samedi 24 mai 2025 - 13:42
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24 heures après le message à la nation du sénateur à vie, Joseph Kabila Kabange, diffusé sur les réseaux sociaux, les réactions fusent de partout.

Honoré Mvula, président du parti politique Forces des Patriotes (FP), s'exprimant auprès de 7SUR7.CD, qualifie cette sortie médiatique de "trahison et complicité face aux massacres des populations de l'Est du pays."

Selon ce cadre de l’Union Sacrée de la Nation, les propos de l'ancien président de la RDC appellent à une "mise au point honnête et sans complaisance."

Il déplore que Kabila, en cherchant à se redonner une stature d'homme d'État, trahisse "un déni de responsabilité, une manipulation de la mémoire collective et un silence complice face aux véritables défis actuels de notre République."

Mvula s'indigne du fait que l'ancien chef suprême des armées n'ait "même pas eu la décence politique de condamner explicitement l’agression de notre pays par le Rwanda via ses supplétifs du M23."

Il ajoute que "son silence est une insulte à la mémoire de nos martyrs et à la souveraineté de notre nation."

Honoré Mvula regrette que l'autorité morale du Front Commun pour le Congo (FCC) ose "remettre en cause l’amélioration des conditions de vie des FARDC." Il rappelle que sous le régime Kabila, "les soldats étaient abandonnés : soldes irrégulières, logements insalubres, soins inexistants, équipements vétustes." Il souligne qu'avec l'arrivée du président Félix Tshisekedi, "les efforts pour réhabiliter la dignité de nos militaires sont visibles : augmentation des soldes, meilleure logistique, prise en charge progressive des familles, relance de l’équipement et formation."

S'attardant sur le règne de l'ancien président, Honoré Mvula estime qu'il a "causé des préjudices incalculables à la nation congolaise." Il cite notamment "des actifs miniers cédés à vil prix au profit d’intérêts privés," ainsi que des "crimes contre l’humanité," évoquant les "massacres comme ceux de Bundu Dia Kongo, Mukungubila, Kamwina Nsapu," et "des civils abattus froidement lors des manifestations pacifiques pour la démocratie." Il n'oublie pas les assassinats de personnalités comme "Floribert Chebeya, Fidele Bazana, Rossy Mukendi, Thérèse Kapangala."

H. Mvula dénonce une gestion qu'il juge opaque sous Joseph Kabila, rappelant que "les enseignants étaient clochardisés," percevant "entre 45 et 60 USD par mois." Il ajoute que "les professeurs d’université n’avaient ni assurance maladie, ni protection sociale," et que "des sociétés publiques, joyaux de l’économie nationale, ont été démantelées et accaparées par un cercle restreint de proches du pouvoir."

Concernant la démocratie, la justice et la cohésion nationale, H. Mvula pense que le sénateur à vie "a raté l'occasion de se taire." Il estime que "se présenter aujourd’hui en donneur de leçons, c’est insulter l’intelligence du peuple congolais."

En revanche, il salue la politique de Félix Antoine Tshisekedi en matière d'intégration des jeunes dans les institutions, les projets de développement et les entreprises publiques, les considérant comme les "bâtisseurs de demain."

Il conclut en affirmant que "le peuple congolais n’a pas la mémoire courte et saura "reconnaître ceux qui ont pillé et réprimé, et ceux qui bâtissent dans un contexte difficile, avec foi et volonté." Ceux qui croient encore pouvoir "manipuler l’histoire pour revenir au pouvoir," Mvula déclare : "Le Congo a changé. Le peuple est éveillé. La République avance."

Murphy Fika