DIALOGUE : LE COMITÉ PRÉPARATOIRE BLOQUÉ

Mardi 19 avril 2016 - 05:55
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L’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo, Facilitateur du dialogue politique inclusif a quitté Kinshasa hier pour Lubumbashi afin de rencontrer l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe, candidat Président de la République désigné par le G-7. A Kinshasa même, les choses n’ont pas marché comme sur des roulettes à propos du chronogramme projeté pour la tenue effective de ce forum.

En effet, il était prévu la mise sur pied du comité préparatoire pour le week-end dernier. Sa constitution n’a pas eu lieu. Et pour cause. Des difficultés de certaines composantes à désigner leurs délégués dans ce comité de 30 membres à raison de 12 pour la MP, 12 pour l’Opposition et 6 pour la Société civile.
Là où Kodjo attendait la liste harmonisée de chaque composante, hormis la MP il a plutôt reçu plusieurs listes rendant complexe le tri. C’est ce qui a mis l’accouchement du comité préparatoire dans l’impasse. Il y a eu plus de blocages du côté de l’Opposition politique sur la répartition du quota de 12 représentants.
L’Udps par la voix de son secrétaire général Bruno Mavungu a fait savoir à la presse samedi dernier que ce quota de 12 délégués est attribué à la seule Udps et ses alliés et non aux autres opposants. Ce sont ces propos qui ont mis le feu aux poudres et provoqué la levée des boucliers dans cette composante- Opposition au dialogue.
Ce qui a rendu quasiment impossible la constitution de la liste de l’Opposition dans le délai fixé par le Facilitateur, c’est-à-dire le week-end dernier. Pourtant il est apparu plus tard, par un communiqué officiel publié le 18 avril et signé de la main du même secrétaire général Bruno Mavungu que l’Udps ne s’est pas encore officiellement prononcée sur la question du quota de 12 délégués réservé à l’Opposition.

L’UDPS POSE UNE NOUVELLE CONDITIONNALITE AU FACILITATEUR

Au contraire, le parti pose une nouvelle conditionnalité au Facilitateur Edem Kodjo qui passe avant toute autre question comme celle du quota. Il s’agit de s’assurer qu’il y a concordance des vues entre les missions confiées au Facilitateur et la Feuille de route de l’Udps consacrée à la sortie de crise publiée le 14 juin 2015.
L’Udps constate par ailleurs que sa Feuille de route en question est en harmonie avec la Résolution 2277 du conseil de sécurité de l’ONU. Le dialogue que l’Udps réclame à Edem Kodjo doit répondre à certaines exigences. Il y a en entre autres un dialogue politique qui respecte la Constitution et les délais qu’elle prescrit pour que la présidentielle te les législatives aient lieu en novembre prochain.
Il faut un dialogue qui garantisse la transparence et l’inclusiviion en intégrant toutes les parties prenantes. Le forum doit également organiser la passation pacifique du pouvoir à l’issue des élections crédibles et apaisées en novembre 2016.
L’Udps exige enfin que le dialogue politique tire son fondement juridique dans la Constitution du 18 Février ainsi que les Instruments juridiques internationaux comme l’Accord-cadre d’Addis-Abeba. Les trois plénipotentiaires de l’Udps auprès du Facilitateur, à savoir Bruno Mavungu secrétaire général, Bruno Tshibala secrétaire général adjoint, porte-parole et Félix Tshisekedi, secrétaire national aux Relations extérieures sont tenus de recueillir les assurances du Facilitateur Kodjo sur ces préalables soulevés.

L’ELEMENT ESSENTIEL DE CETTE EXIGENCE C’EST LA RESOLUTION 2277
Faute de quoi, le parti Tshisekedi sera obligé de reconsidérer sa participation au dialogue. Elle est liée à cet éclairage. Il apparait clairement que l’élément principal de cette exigence de l’Udps est la Résolution 2277 du Conseil de sécurité. Celle-ci appelle les Congolais à un dialogue politique pour la tenue des élections, du moins la présidentielle et les législatives, dans les délais constitutionnels, c’est-à-dire en novembre 2016 comme relevé dans ce texte.
Le facilitateur Edem Kodjo, lors de sa première rencontre avec la presse la semaine écoulée a affirmé sa détermination pour le respect des délais constitutionnels dans la tenue des élections. Ce qui constitue une réponse à la partie essentielle des préoccupations -du parti d’Etienne Tshisekedi. S’il les convainc sur cette question capitale pour l’Udps, il faudra alors passer à celle du quota de 12 délégués réservé à toute l’Opposition. Il sera alors question de déterminer le critère d’éligibilité à ce quota de l’Opposition. Qui sera fondé à le faire ? C’est vraisemblablement là où les Romains vont s’empoigner. KANDOLO M.