Albert Fabrice Puela, ministre Congolais des droits humains, a assisté le mardi 22 juin dernier à l'inhumation des victimes du massacre survenu il y a quelques années à Tshisuku, entité située à 130 Kilomètres au Sud-Est de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï-Central.
Il a également procédé à l'inauguration du mausolée érigé en leur mémoire dans cette partie de la République Démocratique du Congo.
Prenant parole, le ministre des droits humains a présenté des excuses au nom du Président de la République et du gouvernement, aux familles des victimes et à la communauté de ce coin. Et ce, dit-il, en attendant que les victimes soient indemnisées dans le cadre de la justice transitionnelle.
Plusieurs hautes personnalités ont pris part à la cérémonie. Il s'agit notamment du conseiller à la Présidence en charge de la justice pénale internationale, du directeur de l'organisation Human Rights Watch DRC, des autorités du Kasaï-Central, des associations des victimes, des chefs traditionnels et des habitants de Tshisuku.
Dix corps avaient été exhumés et autopsiés sur réquisition par l’Equipe d’assistance technique de Human Rights Watch au Kasaï et restitués à leurs familles pour une inhumation selon les coutumes de la région.
Cette cérémonie des funérailles symboliques entre dans le cadre des mécanismes de Justice transitionnelle mis en œuvre dans la région du Kasaï avec le soutien des Nations-Unies.
« Plusieurs corps seront ensevelis dans un charnier (fosse commune) et grâce à l’implication et la collaboration de la MONUSCO par le Bureau Conjoint des Nations-Unies aux Droits de l’homme (BCNUDH) que nous ne remercierons pas assez, quelques corps (un échantillon de 10, Ndlr) ont été déterrés et identifiés », a déclaré Fabrice Puela.
Il rapporte que « dans une situation de non-État, le 07 mai 2017, des compatriotes militaires dans 4 grands véhicules ouvrent le feu sur une paisible population en plein marché au village Tshisuku dans le territoire de Kazumba au Kasai-Central, tuant plus de 50 personnes et faisant plusieurs centaines de blessés. Un véritable carnage indigne de notre société. La vidéo a d’ailleurs fait le tour du monde ».
Alain Saveur Makoba, à Kananga