Le député Jean-Baptiste Kasekwa a présenté des statistiques d'un monitoring qu'il a réalisé sur la situation sécuritaire au Nord-Kivu et en Ituri, 4 mois après l'instauration de l'état de siège par le gouvernement congolais.
Dans ce rapport qu'il a déposé ce jeudi 09 septembre 2021 auprès du président de la Chambre basse du parlement, l'élu de Goma dresse un bilan sombre de l'état de siège.
Il dit avoir dénombré près de 600 civils tués en cette période, sans citer de nombreux dégâts matériels.
« 596 civils ont été tués pendant cette période, soit une moyenne de 5 personnes par jour, avec un pic de 7 personnes tuées par jour au cours du premier mois de l'état de siège. Comparé à 2018 (914 tués, soit un taux de 3 civils tués par jour), 2019 (1070 civils tués, soit un taux de 3 civils tués par jour), 2020 (1569 civils tués, soit 4 personnes tuées par jour), l'état de siège apparaît paradoxalement comme la période la plus meurtrière du calvaire de Beni, Irumu et Mambasa », écrit-il.
Au regard de ce décompte macabre, le député de l'ECIDé de Martin Fayulu recommande que l'état de siège soit recadré pour éviter de faire porter le chapeau aux députés qui sont chargés de le proroger malgré ses faibles résultats.
Il sied de dire que l'état de siège, qui est une mesure exceptionnelle instaurée par le président de la République, n'a toujours pas permis de contenir les violences armées qui visent les civils dans les 2 provinces concernées.
En dépit de l'assurance de l'armée, les ADF ainsi que d'autres groupes armés locaux continuent leurs manoeuvres dans des agglomérations. Les populations victimes recommandent que des stratégies plus efficaces soient appliquées pour résoudre la question de l'insécurité dans la région.
Isaac Kisatiro, à Butembo