RDC : Des ONG environnementales du Nord et Sud Kivu dénoncent la croissance des activités illégales dans les aires protégées 

Mercredi 8 décembre 2021 - 10:59
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En lobbying depuis quelques jours à Kinshasa pour la protection des aires protégées en République démocratique du Congo, les délégués du regroupement des ONG environnementales du Nord-Kivu et du Sud-Kivu (ROPE-RDC) ont tenu un point de presse le mardi 7 décembre 2021, au cours duquel, ils ont dénoncé la croissance des activités illégales dans les parcs nationaux et autres aires protégées.

A en croire le porte-parole de ces ONG, Josué Aruna, certains politiciens et investisseurs basés à Kinshasa seraient directement impliqués dans ces activités. Ce qui compromettrait les efforts du gouvernement qui présente actuellement le pays à l'international comme étant détenteur des solutions aux problèmes climatiques planétaires.

"Les aires protégées sur l'ensemble du territoire national sont menacées par des personnes qui empiètent même les lois de la République. Ces menaces pourraient compromettre la position actuelle de la RDC comme pays-solutions du changement climatique. Parmi ces menaces, nous avons identifié l'envahissement des aires protégées par certains investisseurs nationaux et étrangers et aussi par certains politiciens qui veulent étouffer les efforts de conservation. Il y a aussi des groupes armés à l'Est du pays principalement qui ont établi leurs sièges à l'intérieur des aires protégées et qui menacent également les efforts de conservation, en s'adonnant à la criminalité faunique, environnementale et même aux crimes contre l'humanité", a-t-il dénoncé.

Et d'ajouter : "Voilà pourquoi nous sommes venus pour essayer de remettre cette question sur la table des autorités nationales et leur demander une implication effective. Que l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) soit significativement appuyé parce qu'il y a certaines aires protégées qui ont moins de 10 écogardes par manque de moyens".

Les activités les plus flagrantes identifiées par ces ONG sont, entre autres, la construction d'un campus universitaire dans le parc national des Virunga, projet parrainé par l'actuel ministre de l'enseignement supérieur et universitaire, l'exploitation de l'or dans le parc national de Kahuzi-Biega par des groupes armés, la construction du barrage hydroélectrique de Sombwe dans le parc national de l'Upemba et la délivrance des permis de recherche par le cadastre minier (CAMI) dans la réserve nationale d'Itombwe au Sud-Kivu et la réserve de faune à Okapis en Ituri.

A en croire ces organisations environnementales, le cadastre minier se serait même "permis d'effacer dans son fichier la carte de la réserve nationale d'Itombwe en faveur des zones d'exploitation artisale".

En guise de recommandations, cette coalition d'ONG plaide notamment pour l'annulation des actes d'agrément des projets d'investissement illégaux dans les aires protégées, la démarcation participative et définitive des limites des aires protégées dans le respect de la loi relative à la conservation de la nature, de renforcer les effectifs des écogardes en y intégrant les peuples autochtones et l'interpellation par le parlement de tout membre du gouvernement qui appuie les discours de révision des limites des aires protégées pour séduire l'électorat pour les élections de 2023.

Notons que ces ONG ont également déploré des menaces qui peseraient sur certains activistes et défenseurs de la nature pour avoir dénoncé quelques unes de ces activités illégales dans les aires protégées, spécifiquement dans les parcs des Virunga, Kahuzi-Biega et de l'Upemba et également la réserve nationale d'Itombwe.

Bienfait Luganywa

 

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