Des milliers de citoyens vivant dans les localités attaquées par les rebelles du 23 mars (M23) en territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) ont fui la contrée pour se mettre à l'abri. Si les uns ont trouvé refuge dans des milieux environnants, d'autres ont immédiatement traversé la frontière ougandaise en attendant la normalisation de la situation.
Depuis le début des hostilités le lundi 28 mars dernier, l'Organisation des Nations-Unies (ONU), à travers un rapport établi par OCHA, parle d'au moins 46. 000 habitants qui se sont déplacés et qui sont aujourd'hui confrontés à une situation humanitaire préoccupante.
« Selon les récents rapports d'acteurs locaux et des partenaires chargés de la protection, au moins 36. 000 personnes se seraient déplacées vers plusieurs localités du territoire de Rutshuru, tandis que plus de 10.000 autres auraient fui vers l'Ouganda. Certaines parmi elles ont été placées dans des centres de transit et reçoivent déjà de la nourriture et une protection », informe l'ONU dans un rapport du 31 mars dernier, consulté par 7SUR7.CD.
Par ailleurs, à la suite d'une accalmie apparente observée depuis le 30 mars, soit 48h après l'éclatement des affrontements, mais aussi grâce à l'assurance des autorités locales, des centaines de familles ont commencé à regagner leurs toits, à en croire le même monitoring de l'OCHA.
De connivence avec d'autres partenaires humanitaires, l'agence onusienne promet une assistance aux nécessiteux pour ce qui est de la protection, de la nourriture ainsi que des articles ménagers nécessaires.
En rappel, à 3h du matin du lundi 28 mars 2022, les rebelles du M23 ont relancé des offensives contre des positions FARDC dans le Rutshuru. Malgré leur tentative de reconquérir des localités, ces assaillants appuyés par l'armée rwandaise, selon l'armée congolaise, ont été repoussés par la coalition FARDC-UPDF.
Déjà, le mardi 30 mars, l'armée congolaise consolidait ses positions à Bunagana, cité frontalière avec l'Ouganda et plusieurs positions sont de nouveau passées sous son contrôle le même jour. Il s'agit par exemple de Rwanguba et Kabindi, à une dizaine de kms de Rutshuru-centre.
Selon un acteur de la société civile locale, la situation est redevenue calme mais l'ennemi s'est essentiellement replié vers Tchengerero, Chanzu, Runyonyi ainsi que dans le groupement Jomba.
Isaac Kisatiro