Ituri : Le chef de l'État appelé à diligenter une mission pour jeter les bases d'un tribunal pénal spécial pour l'Est

Mercredi 18 janvier 2023 - 16:22
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Des voix continuent de s'élever en province de l'Ituri, au Nord-est de la République démocratique du Congo par rapport à l'insécurité qui y a élu domicile et les tueries à grande échelle qui s'y commettent.    

Les communautés considérées comme étant les principales victimes des atrocités commises en province de l'Ituri par des groupes armés regroupées au sein de la structure dénommée G5-A, recommandent au chef de l'État Félix Tshisekedi Tshilombo de dépêcher en Ituri une mission composée notamment des juridictions militaires, et ce, sous l'autorité du président de l'Assemblée nationale, en vue de jeter les bases d'un tribunal pénal spécial pour la partie Est du pays.          

C'est l'une des recommandations formulées par ladite structure dans une déclaration faite à la presse le mardi 17 janvier 2023 à Bunia. Ceci, suite à la persistance de l'insécurité en Ituri marquée par la reprise des tueries en territoires de Djugu et de Mahagi ce dernier temps.

"Nous recommandons au président de la République, le dossier ayant été suffisamment documenté, de diligenter une mission composée de l'Auditorat Général, de la Haute Cour Militaire, Ministère de la défense, Ministère de la Justice sous la haute autorité du président de l'Assemblée afin que le décor du préliminaire d'un tribunal pénal spécial soit implanté pour l'Est. Car vraisemblablement, outre le business criminel qui s'est implanté sur cette tragédie en province de l'Ituri, la politique en soi qui s'en mêle ne joue pas nécessairement en faveur de votre vision, les communautés victimes constituent une lourde charge sur le dos de la communauté nationale qu'internationale", peut-on lire dans cette déclaration parvenue à 7SUR7.CD.  

Par ailleurs, le G5-A sollicite auprès du chef de l'État l'arrestation de tous les animateurs de l'état de siège ainsi que des commandants militaire en Ituri. Il accuse ces deniers de haute trahison contre le voeu du président de la République de restaurer l'autorité de l'État en Ituri.  

Ces derniers temps, l'insécurité est montée d'un cran en province de l'Ituri où des civils sont tués presque tous les jours. Selon la société civile de l'Ituri depuis le 6 janvier dernier, 96 personnes ont abattues par des éléments des groupes armés dont la milice CODECO à Djugu et Mahagi.
Et pour protester contre la persistance de l'insécurité, ce mercredi 18 janvier, suite à l'appel lancé par la société civile de l'Ituri, une journée ville morte a été observée à Bunia, chef-lieu de province, ainsi que dans plusieurs autres agglomérations de l'Ituri notamment à Mahagi, Tchomia et Iga-barriere. Toutes les activités sont restées paralysées, seuls les hôpitaux et les pharmacies ont fonctionné. Certains conducteurs des motos étaient également visibles dans les rues de Bunia.
Ces journées villes mortes vont se poursuivre jusqu'au 20 janvier.

Séraphin Banangana depuis Bunia