Le gouverneur Jacques Kyabula Katwe a été, à son tour, auditionné par les services de renseignements militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à Kinshasa dans l'affaire de la disparition de 120 tonnes de cathodes de cuivre de l'entreprise Tenke Fungurume Mining, tout l'après-midi du lundi 28 août 2023.
Maître Hubert Tshiswaka, Directeur général de l'Institut de recherche en droits humains (IRDH) qui confirme la nouvelle à 7SUR7.CD ce mardi, a précisé que comme l'ancien ministre de l'Intérieur du Haut-Katanga avait cité le chef de l'exécutif, il était temps que le gouverneur Jacques Kyabula puisse aller, à son tour, répondre aux questions des instructeurs de la DEMIAP.
Selon l'IRDH, le chef de l'exécutif provincial du Haut-Katanga a été auditionné tout l'après-midi jusque tard dans la nuit. L'instruction devrait se poursuivre ce mardi.
"Oui, nous avons appris que le gouverneur de la province du Haut-Katanga, monsieur Jacques Kyabula a répondu à quelques questions à la DEMIAP. A notre connaissance, il est à Kinshasa et il répond aux questions relatives au vol des cathodes qui a été opéré dans l'enceinte de la 22e région militaire. Comme vous le savez, il a été cité par son ancien ministre provincial de l'intérieur, Éric Muta et que comme personne interposée, il a aussi droit de présenter ses moyens de réponse. Nous savons que hier lundi, il a été à la DEMIAP pratiquement toute la journée et aujourd'hui mardi, nos sources nous informent qu'il devrait aussi y passer mais jusque-là, nous ne sommes pas encore informés si il est arrivé à l'audition", a-t-il déclaré au téléphone de 7SUR7.CD.
Par ailleurs, Maître Hubert Tshiswaka explique que le chef de l'exécutif provincial du Haut-Katanga pourrait sortir "indemne" dans cette affaire puisqu'il lui avait dit, quelques temps après la publication du communiqué de l'IRDH, qu'il n'était pas dans la province lorsque les cathodes auraient été déplacées. Au cas contraire, a-t-il poursuivi, le gouverneur pourrait être déféré devant la Justice.
"S'il est impliqué, on va le déférer devant la justice. Ce que je redoute parce que j'ai personnellement eu aussi l'occasion de parler avec lui après notre communiqué de presse. Il avait essayé de dire que lui n'était pas sur place et tous les éléments à disposition semblent l'acquitter. Mais cependant, à jamais s'il est impliqué, tout de suite, la personne qui va faire l'intérim va continuer la gestion de la province jusqu'à la tenue des élections", a-t-il conclu.
Du côté du gouvernement provincial du Haut-Katanga, l'on indique qu'ils ne sont pas au courant de ce qui se passe à Kinshasa. Le mercredi 23 août dernier, le commandant de la 22ieme région militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo dans le Katanga, le général-major Gihanga Smith, a été arrêté par les services de renseignements militaires à Kinshasa. D'après l'IRDH qui avait confirmé cette nouvelle, le commandant des FARDC devrait être auditionné au sujet de ladite affaire.
D'après le communiqué de presse de cette organisation des droits humains, le 30 juin dernier, trois camions transportant les cathodes de cuivre ont été arrêtés par les agents du ministère provincial de l'Intérieur puis acheminés au siège de la 22e région militaire des FARDC à Lubumbashi avant de disparaitre dans la nature.
L'ancien ministre provincial, Erick Muta, avait affirmé à 7SUR7.CD que s'il avait donné l'ordre, cela "voudrait dire que ça venait de son chef". Erick Muta sera démis de ses fonctions et un mandat d'amener contre sa personne a été même émis par la Cour de Cassation. Pour le général-major Gihanga Smith qui s'était exprimé à 7SUR7.CD quelques jours après la publication du communiqué de l'IRDH, "il n'était pas impliqué ni de près ni de loin" dans l'affaire.
Alphonse Muderwa