Consécutivement à la recommandation faite lors de la 19ème session du Synode national tenue du 6 au 13 août dernier, une « grande » rencontre des responsables communautaires de la Commission Justice, Paix et Sauvegarde de la Création de l’Eglise du Christ au Congo a eu lieu ce mercredi 20 septembre 2023 à Kinshasa.
Présidés par le secrétaire général de l’ECC Eric N’senga, les échanges ont notamment tourné sur la situation socio-politique et le processus électoral en cours.
D’entrée, le secrétaire général a dressé le bilan du travail effectué par ce département de l’ECC, dont l’objectif est de participer à l’effectivité de l’Etat de droit et à la gestion rationnelle des ressources naturelles du pays, de 2019 à 2023. Il a également présenté le Plan stratégique qui devra orienter ses actions dans les 6 prochaines années, soit de 2023-2029, lequel met un accent particulier sur la paix, la sécurité et les droits humains, la démocratie et la gouvernance mais aussi la sauvegarde de la création (ressources naturelles et environnement).
Dans ses dires, le pasteur Eric N’senga a insisté sur la redynamisation du travail de la CJPSC, avant d’aborder le point des réalisations de ladite commission au niveau sécuritaire et politique en rapport avec le processus électoral.
« C’était aussi l’occasion pour nous de redynamiser nos troupes par rapport à l’échéance qui arrive le 20 décembre, question de partager la stratégie de notre mission d’observation électorale, annoncer aussi le début de la campagne de sensibilisation et d’éducation civique de masse au niveau de tous les réseaux protestants, parce que vous savez que le Synode a levé l’option de soutenir le travail de la Commision pour l’observation électorale, et nous voulons que ces élections soient crédibles, transparentes et apaisées. Voilà pourquoi l’église s’implique activement au travers de la Commission, qui est le département porteur de la mission prophétique de l’Eglise du Christ au Congo », a fait savoir le SG de l’ECC, à l’issue de la rencontre.
Dans la foulée, l’ECC a déploré la situation sécuritaire « alarmante » du pays qui, à en croire son SG, risque d’avoir un impact négatif sur le bon déroulement du scrutin.
« Nous sommes très préoccupés, comme église, par le tableau sécuritaire. Nous avons l’agression rwandaise qui continue à persister, l’insécurité dans la Zone Ouest (Kwamouth). Vous avez suivi le vice-premier ministre de la Défense renseigner que les milices Mobondo se transposaient déjà du côté du Kongo Central. Nous avons des zones qui n’ont pas été enrôlées, et dans ce climat d’insécurité, nous pensons qu’il est très responsable pour notre église de nous impliquer quant à ce. Nous avons réfléchi sur des questions opérationnelles de la CENI, nous nous préparons déjà à déployer des observateurs à moyen et à court terme », a-t-il dit.
En outre, le secrétaire général de l’ECC indique qu’il est tout à fait normal que l’église de son côté, en tant que mission d’observation, « affûte » ses armes et prépare ses troupes qui seront déployées sur l’ensemble du pays. Tous les moyens et mécanismes, a-t-il dit, ont été informés aux responsables, pour garantir une mission crédible et d’un encrage national incontestable.
L’ECC a réitéré son appel à un consensus afin de promouvoir un climat de confiance et garantir à la population congolaise, des élections apaisés, crédibles et inclusives.
« Nous ne pouvons pas arriver aux élections apaisées, crédibles et inclusives dans un contexte où les acteurs politiques ne s’accordent pas sur certaines évidences. Il est important pour nous de considérer la nécessité d’avoir ces élections le 20 décembre pour éviter un bon vers l’inconnu au pays, mais en même temps pour éviter des contestations, par ricochet, nous avons l’obligation de tenir ces élections dans les conditionnalités acceptables pour éviter la contestation avant, pendant ou après les élections », a-t-il souligné.
Et d’ajouter : « Pour nous, le mot-clé reste le consensus. Nous devons nous accorder comme acteurs de la société civile, acteurs politiques, parce que les élections, l’ECC le dit continuellement, ce n’est pas une fin en soi, c’est un moyen qui permet à un État de proposer une nouvelle architecture institutionnelle, juste et équitable, désigner des animateurs à ses institutions, mais aussi renforcer l’unité nationale, pourquoi pas donner l’élan à un développement tant attendu par tout le peuple ».
Le secrétaire général de l’ECC a aussi souligné que les élections ne devraient pas constituer le « cimetière » pour le destin de la nation, elles doivent plutôt être le moment de fête, de cohésion nationale, de reconstruction de confiance mais aussi de la maturation démocratique.
Christian Dimanyayi