La coordination des mouvements citoyens de la ville de Lubumbashi dans le Haut-Katanga a appelé Jules Alingete, chef de service à l'Inspection générale des finances (IGF) à laver "publiquement" l'image de différents mandataires et cadres de la Générale des carrières et des mines (GECAMINES) accusés d'un prétendu détournement des fonds alloués à l'entreprise SIMCO.
Dans une déclaration faite le mardi 31 octobre 2023 à Lubumbashi, Jean-Luc Kapend, président de ladite coordination, a souligné qu'après une enquête effectuée au sein de cette entreprise étatique, il est établi que le détournement propagé sur les réseaux sociaux n'en est pas un. Il a soutenu le 5% que les mandataires se sont partagés font partie d'une prime que ces agents ont bénéficié après avoir gagné un marché de plus de 200 millions de dollars.
« En suivant ce qui a été fait, nous sommes arrivés à une conclusion de croire et de voir, avec les preuves qui ont été données, que ce n’était qu’une rumeur qui a été amplifiée dans le sens d’un détournement qui n’existe pas. Parce que ce qui a été fait est d’autant plus légal, réglementaire dans nos us et coutumes au niveau du conseil d’administration de toutes les entreprises. Ce qui s’est passé est tout simplement les administrateurs qui ont milité pour le compte de la Gécamines et obtenu une somme de plus de 211 millions de dollars qui sont passés par la voie bancaire. Donc par la voie légale. Et le conseil d’administration a octroyé le 5% à la commission qui a travaillé sur ce dossier. De ces 200 millions, la RDC a bénéficié de la construction d’une usine de la Gécamines du côté STL et cela après 1979. Nous pensons que cela doit être salué plutôt que de semer dans les intoxications, les condamnations et machinations du type politique », a-t-il déclaré à la presse locale.
Par ailleurs, Golden Kalala, membre de la coordination des mouvements citoyens a appelé l'Inspection générale des finances à présenter les excuses publiques pour laver l'image de tous les cadres de la Gécamines. Il a aussi souhaité que cette institution financière ne puisse pas se transformer en un "instrument de règlement des comptes politiques".
« De ce qui précède, nous demandons à l’Inspection générale des finances de présenter les excuses publiques pour laver l’image de tous ces mandataires, tous ces agents de la générale des carriers et des mines qui ont été jetés en pâtures par cette dénonciation qui n’a pas des odeurs d’un détournement comme il se dit dans les réseaux sociaux. Nous demandons également à IGF de pouvoir fournir les explications claires sur la manière dont ces opérations ont été effectuées parce que nous savons depuis près de 3 ans, les inspecteurs de l’IGF sont dans toutes les entreprises du portefeuille et qu’avant cette opération, il y a eu un contrôle qui a été apriori effectué. Et après ce contrôle que IGF a donné son aval pour que les 5 pour-cent de ces 211 millions de dollars puissent puissent être versés dans le compte de la Gécamines et qu’il y ait 71 millions de dollars versés dans le compte du trésor public en guise des taxes et impôts. Nous demandons également que l’IGF ne puisse pas transformer cette institution en un instrument de règlement de compte politique », a-t-il conclu.
Depuis une semaine, plusieurs réactions ont été enregistrées dans le Haut-Katanga après la publication d'un communiqué de l'IGF annonçant la disparition de plus de 10 millions de dollars des comptes de l'entreprise SIMCO, une filiale à 99% de la Gécamines. Le mardi 31 octobre dernier, une marche de protestation a été même organisée à Lubumbashi avec point de chute, le siège de la direction générale de la Gécamines.
Alphonse Muderwa