La République démocratique du Congo connaît de plus en plus des cas de naufrage sur le fleuve Congo. Selon des statistiques officielles, le pays a enregistré cette année au total 644 morts à la suite de ces accidents et incidents. Et 88% de ces cas sont causés par les embarcations en bois.
C'est dans ce cadre que le ministère des Transports, voies de communication et désenclavement a lancé, en septembre de l'année en cours, le processus de contrôle d'identification des unités flottantes et du personnel navigant à Kinshasa, capitale de la RD-Congo.
Les résultats à mi-chemin de cette opération ont été présentés, ce mercredi 1er novembre 2023, par le ministre des Transports, voies de communication et désenclavement, maître Marc Ekila.
Devant la presse, il a fait savoir que, concernant les unités flottantes avec coque en acier, au total 246 dont 159 barges ont été identifiés et contrôlés. Parmi elles, a-t-il précisé, 37 n'ont pas fait l'objet de la mise en cale sèche, contrôle technique en d'autres termes. Ces unités flottantes ont été envoyées au contrôle technique avant de reprendre la navigation , a-t-il laissé entendre.
Quant au personnel navigant, a indiqué Me Marc Ekila, 180 ont été identifiés et contrôlés. Il en ressort que, a dit le ministre des Transports, 19 au totat n'ont pas des titres des capacités professionnelles validés et 60 n'ont pas seulement des titres.
Par rapport aux embarcations en bois, auteures de 88% de naufrages sur le fleuve Congo, le patron du secteur de Transport en RD-Congo a renseigné que 162 ont été identifiées dont 102 n'ont pas des titres. Ces dernières seront frappées d’interdiction de navigation, le temps qu'elles régularisent leurs situations. Pour ce faire, le ministre des Transports a annoncé avoir signé un arrêté qui sera publié incessamment.
"Sur les 162 qui ont été identifiés, malheureusement il y a 102 qui n'ont pas des titres et les mesures qui vont tomber ce sont les mesures d'interdiction. Et pour cela, il y a un arrêt qui est déjà signé, nous allons le rendre public", a-t-il déclaré.
Avant de renchérir : "La réglementation voudrait que toutes ces embarcations en bois puissent circuler avec des feux de positionnement. Malheureusement, la plupart ne respectent pas les règles de jeu. Il est interdit à toutes ces embarcations de bois de quitter le quai la nuit, malheureusement c'est ce qui se fait souvent. Les informations en notre possession font état que cette situation est favorisée par certains services œuvrant au niveau des frontières notamment au niveau des ports".
Pour Me Marc Ekila, il est temps de donner un signal fort dans ce sous-secteur en vue de garantir la sécurité des personnes et de leurs biens sur les 17.000 km de voies fluviales que compte le pays.
"Il est temps de donner un signal fort, il est temps de démontrer à nos compatriotes que l'État ne les a pas abandonnés parce-que nous, l'État, nous avons l'obligation d'assurer la protection des personnes et de leurs biens d'où elles se trouvent surtout en matière de transport", a-t-il indiqué avant de souligner la nécessité pour le gouvernement de former le personnel navigant, pour éviter les accidents.
À ce sujet, le ministre Ekila envisage ouvir une filière au niveau de l'Institut national de préparation professionnelle (INPP). Cela permettra de doter le pays du personnel navigant professionnel et aguerri.
Notons que la décision du ministre des Transports d'interdire de navigation aux 102 embarcations en bois en situation irrégulière fait suite au dernier naufrage enregistré à Mbandaka, dans la province de l'Équateur, où une baleinière a chaviré faisant plus de 50 morts selon le bilan officiel en octobre de cette même année. Cela n'est qu'un cas parmi tant d'autres que connaît de plus en plus la RD-Congo. Au cours d'un Conseil des ministres, le président Félix Tshisekedi avait instruit le gouvernement de prendre des dispositions pour éradiquer les accidents sur le fleuve Congo.
Prince Mayiro