RDC : L’emploi des PVH, un défi pour l’inclusion sociale dans le pays 

Samedi 18 novembre 2023 - 13:33
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La République Démocratique du Congo, un des grands pays de l’espace francophone, si pas le plus grand, dotée d’une immense richesse culturelle, mais aussi une densité de la population si remarquable et si jeune est, hormis le déchirement tribal entre ses diverses communautés, confrontée à un autre défi qui est : « l’inclusion sociale des personnes vivant avec handicap (PHV)».

Les années passent mais se ressemblent, dirons-nous pour la situation des PVH qui sur le plan socio-économique laisse à désirer. Si des réformes ont été initiées par les autorités au cours de ces dernières années pour favoriser cette inclusion, il est pourtant regrettable de dire que la réalité sur terrain n’est pas celle voulue. 

Mises à l’écart, regarder du coin de l’œil et parfois avec dédain du fait juste d’avoir un quelconque « handicap », les PVH en RDC sont marginalisées dans divers domaines, sans accès à l’emploi décent, financement mitigé pour celles évoluant dans le secteur de l’entrepreneuriat, contrairement aux personnes dites « valides ». 
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À la recherche des voies et moyens pour faciliter la cohésion nationale qui oblige à son tour, l’inclusion de tous, que faire pour créer ce vivre ensemble aujourd’hui dont a besoin le pays pour se développer ?

Pour aborder cette question, la rédaction de 7SUR7.CD, a rencontré Eloi Kingueze, entrepreneur social, fondateur de l’ONG Jeunes vivant avec handicap, lauréat du 100 Jeunes Pages d’Espoir de la RDC.

À l’en croire, la majorité de personnes en situation de handicap, particulièrement à Kinshasa, vit dans des graves difficultés.

Si certaines qui sont passées par les écoles de métiers, notamment la coupe et couture, essaient de se rendent utiles, ce n’est pas le cas pour les autres qui n’ont pas eu cette chance, et n’ont qu’une seule voie, quémander pour subvenir à certains de leurs besoins. 
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« Il y’a de ceux là qui font des petits commerces et d’autres qui se lancent dans des métiers, la coupe et couture, la fabrication de savon et autres pour se démarquer aussi de la foule », a-t-il dit. 

Sur le plan d’emploi, a-t-il déploré, l’égalité de chance n’est pas garantie aux PVH. 

« Dans le marché d’emplois, des personnes handicapées qui sont capables de travailler dans une des entreprises ou des banques de la place, il faut leur donner de la chance de s’exprimer aussi, ne pas voir le côté handicap physique, mais voir d’abord qu’est-ce la personne peut donner ou apporter à la société. C’n’est comme ça qu’on arrivera à maintenir cette inclusion », s’est-il confié.

Engagé depuis plus de 4 ans au travers de son ONG à encourager les PVH et soutenir leurs activités économiques, Éloi Kingueze appelle la société à faciliter l’inclusion des PVH, par l’acceptation de celles-ci. 

« La société d’abord doit aider les personnes en situation de handicap qui ont ce complexe là de ne pas s’accepter, ça commence à la base, dans sa famille. Ça revient aussi à l’Etat d’instaurer ce système par exemple en construisant des bâtiments, il faudra déjà penser qu’un jour il y’aura quelqu’un qui viendra avec une chaise roulante, comme il pourra accéder au bâtiment », a-t-il soutenu. 

L’autre problème soulevé est l’acceptation de la situation par les PVH, elle-même, qui est, pour Eloi Kingueze, conditionné par le regard de la société.

Christian Dimanyayi