Dans une déclaration faite le 7 janvier 2023, Moïse Katumbi estime que la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), à travers sa décision portant annulation des législatives dans 2 circonscriptions électorales et des suffrages obtenus par 82 candidats notamment pour fraude et détention illégale de machine à voter, est passée aux aveux.
Selon Moïse Katumbi, cette décision « précipitée » de la CENI appelle de sa part les observations et recommandations pertinentes ci-après :
- Il ne s'agit là que d'une fuite en avant qui ne remplacera jamais la création de la commission indépendante et mixte recommandée par la MOE CENCO-ECC dont le rapport pourrait constituer un préalable pour une acceptation de ces scrutins par les différentes parties prenantes ;
- En plus d'être une fuite en avant, le communiqué de la CENI est un grave aveu des irrégularités dénoncées qui vont jusqu'à la détention illégale du matériel de vote électronique par les candidats de la majorité ;
- Ces cas qui sont très nombreux ne peuvent qu'affecter inéluctablement aussi les élections présidentielles, qui doivent donc aussi être annulées si l'on sait qu'il n'y avait qu'un seul bulletin pour tous les quatre scrutins (présidentiel, législatif, provincial et municipal) et si l'on considère que la CENI a même déclaré dans son communiqué qu'elle continue à enregistrer les dénonciations ;
- La CENI, propriétaire du matériel retrouvé entre les mains de plusieurs candidats de la majorité et responsable du chaos électoral décrié, ne pourrait jamais se muer en instance d'investigations.
« Comment dès lors un coupable peut être retenu comme juge? Quelle objectivité peut-on attendre du coupable ? », s'est interrogé Moïse Katumbi.
Dans la foulée, Moïse Katumbi rappelle à la CENI que ses investigations ne peuvent pas remplacer la création d'une commission mixte telle que recommandée par la MOE CENCO-ECC.
« Ce processus électoral doit évidemment être suspendu dans son entièreté en attendant la création de la commission et la fin des investigations qu'elle mènera », a insisté le président du parti Ensemble pour la République.
En outre, Moïse Katumbi appelle Denis Kadima, le président de la CENI, à se mettre à l'écart en démissionnant.
« En attendant et après cet aveu de Monsieur Kadima qui a surpris même la bonne foi de ceux qui ont semblé ignorer les graves irrégularités jamais enregistrées dans l'organisation des élections partout au monde, nous lui demandons tout simplement de se mettre sans délai à l'écart par une démission qui s'impose pour avoir nui plus que quiconque à un processus électoral qui n'aura été qu'un simulacre d'élections », a-t-il martelé.
Par ailleurs, Moïse Katumbi affirme que cette situation mérite les sanctions les plus sévères pour ne pas laisser un mauvais exemple à l'humanité.
« Toutes les infractions qui ont été commises ont très profondément atteint les fondements de notre Démocratie. Au regard du fait qu'aucune légitimité ne peut découler de la fraude, le peuple est appelé à s'opposer à tout pouvoir qui s'exercerait en violation flagrante de la Constitution. Nous invitons encore une fois l'opinion tant nationale qu'internationale à tirer toutes les conséquences des décisions prises par la CENI ce Vendredi 5 Janvier 2024 et qui ne constituent qu'un début de reconnaissance des irrégularités que nous ne cessons de dénoncer », a-t-il poursuivi.
L'ancien gouverneur de l'ex-province du Katanga se demande si la vérité électorale peut être espérée de ce processus.
« Quelle vérité électorale peut-on ainsi espérer d'un processus si chaotique contre lequel la CENI elle-même semble prendre certaines mesures fort négligeables évidemment, alors que le mal est plus important. Chers compatriotes, Il n'y a pas d'autres solutions que d'annuler ce simulacre d'élections », a indiqué Moïse Katumbi.
Pour conclure, celui qui a fini deuxième de la présidentielle selon les résultats provisoires de la CENI appelle la Communauté Internationale à ne pas reconnaître un résultat issu de la fraude et de la tricherie car, souligne-t-il, l'intérêt de la République en dépend.
Jephté Kitsita