Lutte contre la tuberculose en RDC : 85% des malades satisfaits de la prise en charge par le PNLT (Enquêtes POSAF)

Samedi 17 février 2024 - 13:55
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L’ONGD Pont Santé Afrique (POSAF) a publié, vendredi 16 février 2024, les résultats des enquêtes QSTA menées par des experts dans 6 provinces de la RD-Congo sur la prise en charge de la tuberculose. 

Lancées en 2021 sur demande du gouvernement congolais, par le biais du Programme national de lutte contre la tuberculose, et grâce à l’appui financier de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), ces enquêtes avaient pour but de ressortir la qualité des services et de traitement de la tuberculose en RDC. 

Pour la première étape, 6 provinces étaient concernées, à savoir : Maï-Ndombe, Lualaba, Kasaï Oriental, Sud-Ubangi, Haut-Uélé et Maniema. 

« Depuis 2021, nous avons tenu, sur demande du Programme national de lutte contre la tuberculose, et donc demande du gouvernement, de réaliser deux enquêtes : une sur la qualité des services que le Programme offre à la population, également sur la qualité des données que ce programme génère, parce que celle-ci permet au PNLT de mieux planifier et de mieux suivre les activités et d’offrir les services de qualité à la population. Cette enquête s’est réalisée dans 6 provinces, il y’a eu des équipes sur le terrain : deux superviseurs au niveau national, 16 dans chaque province et ils ont été au plus profond collecter les informations pour savoir quelle est la qualité que nous offrons à la population et quelle est la qualité des données qui arrivent jusqu’au niveau national pour que les décisions se prennent », a déclaré le docteur Henriette Wembanyama, présidente du Conseil d'administration de POSAF.

Saluant les avancées enregistrées ce jour, les enquêteurs ont tout de même noté quelques défis à relever, entre autres, le renforcement de la communication autour de la tuberculose et la disponibilisation de toutes les ressources nécessaires. 

« Il y’a des défis à tous les niveaux : opérationnel, stratégique et intermédiaire. D’abord, la grande majorité de malades n’ont pas un niveau suffisant d’instruction, ça veut dire pour le respect des rendez-vous, de prise des médicaments même pour l’éducation, c’est un obstacle. Tous les niveaux doivent être ensemble, surtout stratégique, c’est le niveau d’instruction des malades. Le deuxième point, c’est la disponibilité des services, le diagnostic avancé actuellement, les experts ne se trouvent pas partout, dans tous les CDT, ça c’est une autre difficulté. La tuberculose n’est pas  seulement le diagnostic positif, il y’a des tuberculoses latentes, ça demande des moyens les plus sophistiqués pour pouvoir les diagnostiquer. S’il y’a la disponibilité de toutes ces ressources, je pense que ça va également nous aider à atteindre les résultats », a dit le docteur Guy Londola, un des enquêteurs.

Et d’ajouter : « Il y’a aussi le défi de la fonctionnalité ou la collaboration entre malades, familles et services de santé, il n’y a pas suffisamment une fluidité de circulation de l’information d’éducation sanitaire, que le paquet de prise en charge puisse être accompagné de la promotion des services et de l’accompagnement communautaire. Au niveau intermédiaire, ce sont les supervisions d’accompagnement des superviseurs provinciaux au niveau des structures de prise en charge, même au niveau communautaire. Si la communauté est tellement engagée par la motivation de l’accompagnement au niveau intermédiaire, ça va également aider à la bonne prise en charge. Et au niveau central, c’est la transmission des règles, normes et directives de prise en charge, ainsi que la diffusion à tous les niveaux surtout au niveau opérationnel ».

Dans la foulée, des recommandations ont été adressées aux  dirigeants afin de relever ces défis et rencontrer les attentes de la population, notamment la nécessité de former des jeunes en renforçant les programmes et les écoles de formation médicale, développer des opportunités de mentorat sur le terrain entre les jeunes et les plus âgés, entre les novices et experts et renforcer la décentralisation, doter le niveau zonal des ressources nécessaires pour superviser et diriger le renforcement des capacités de leur personnel médical, améliorer la formation des prestataires sur les informations à communiquer aux patients tout au long de la chaîne des soins, fournir des soins centrés sur la personne, améliorer l’adhérence aux algorithmes et procédures opérationnelles standard (SOP), développer et rendre les SOPs et former le personnel de laboratoire, équiper les prestataires, améliorer l’accès aux ressources de lutte contre la tuberculose et améliorer l’accès des jeunes femmes à la carrière médicale. 

Pour sa part, le directeur du Programme national de lutte contre la tuberculose, le professeur Michel Kaswa, a rassuré que des mesures seront prises pour renforcer la riposte, suivant ces recommandations. Il a noté que lesdites enquêtes ont révélé que 85% des malades sont satisfaits de la prise en charge par le PNLT. 

« Nous avons assisté à la restitution de deux enquêtes, une sur la qualité de prestation des services liés à la tuberculose et l'autre enquête sur la qualité des données produites au niveau des sculptures de prise en charge de la tuberculose. Le message clé, lorsqu'on considère les prestations des services, c'est que 85% des malades interviewés, environ 489 personnes et 85% considèrent qu'ils sont satisfaits du traitement, de la prise en charge tuberculose. Mais néanmoins, il y a 15% des personnes qui ne sont pas contents du service de la tuberculose. Donc, nous devons travailler pour apporter une qualité meilleure des services tuberculose à tous les patients tuberculeux. De l'autre, la recommandation, par rapport à la qualité des données, ce qu’il faut former les prestataires des soins afin que l'information sanitaire liée à la tuberculose soit bien captée et bien transmise. Nous avons quelques soucis par rapport à la promptitude et à la complétude du remplissage, mais aussi par rapport à l'exactitude et l'exhaustivité des données. Donc, le Programme va continuer à travailler pour la fiabilisation des informations, des données qui sont produites. Ça, ce sont des recommandations qui ont été faites à l'issue de cette étude. Mais, élément aussi important, ce que quand-même, plus de 80% des malades tuberculeux ont eu accès au traitement, moins de 48 heures après leur passage aux centres de santé », a-t-il dit. 

Le professeur Michel Kaswa a également rassuré que, s’agissant de la formation des jeunes à la lutte contre la tuberculose et toutes les autres maladies, tout est fait pour favoriser l’implication de la jeunesse. 

« Une des recommandations, c'est aussi de s'assurer de la formation des jeunes dans la lutte contre la tuberculose, mais en général dans la lutte contre la maladie. Et ça, c'est un des premiers piliers de la politique du chef de l'État sur la couverture santé universelle. Après la gratuité des accouchements, les soins aux nouveaux nés, on va passer à la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans mais aussi la gratuité déjà maintenant existe pour les soins de tuberculose, du VIH, et du paludisme. Donc, il faut former plus de prestataires des soins jeunes qui seront capables d'assurer une très bonne qualité des services, que ce soit pour la tuberculose, le VIH, l'accouchement, la mère, les enfants, au niveau des zones de santé, donc au niveau de nos aires de santé », a rassuré le directeur du PNLT. 

À l’en croie, la formation d’une nouvelle élite est très nécessaire pour améliorer la qualité de prise en charge des différentes maladies dans le pays. 

Christian Dimanyayi

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