Lutte contre le virus Ebola : MSF demande la mise en place d’un stock d’urgence de traitements

Mardi 19 mars 2024 - 19:06
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Dans une communiqué de presse dont une copie est parvenue ce mardi 19 mars 2024 à la rédaction de 7SUR7.CD, l’association de Médecins sans frontières a exprimé ses inquiétudes sur les difficultés d’accès aux traitements approuvés contre le virus Ebola, que rencontrent les professionnels de santé et les patients. 

Soulignant qu’il y a dix ans, l’Afrique de l’Ouest était touchée par l'épidémie la plus meurtrière à ce jour de la maladie à virus Ebola qui a tué plus de 11 000 personnes et qu’entre 2018 et 2020, ce dernier a également fait des ravages dans l’Est de la RDC, MSF déplore cette situation et exhorte les sociétés pharmaceutiques à mettre à disposition des traitements sans délai pour faire face à toute nouvelle épidémie.

« Il y a dix ans, personne n'était préparée à pouvoir traiter autant de patients simultanément atteints d’une maladie dans la plupart des cas mortels. Il n'y avait pas de traitement antiviral et pas de vaccins. Maintenant qu'il existe des traitements antiviraux et des vaccins dont l’efficacité a été prouvée par plusieurs études, les traitements ne sont pas disponibles et l’essentiel des stocks se trouvent aujourd’hui aux Etats-Unis », a dit le Dr Louis Massing, référent médical pour MSF en RDC. 

Dans son communiqué, MSF fait savoir qu’un demi-siècle sans traitement spécifique Cinquante ans après la découverte du virus dans la Province de l’ex-Grand Equateur, la plus grande épidémie d'Ebola s’est déclarée en 2014 en Afrique de l’Ouest, avec des cas importés notamment en France et aux Etats-Unis. 

« C’est au moment où certains pays occidentaux ont été confrontés à la menace d'Ebola dans leur territoire que le financement dans la recherche et le développement des traitements et des vaccins contre le virus a augmenté de façon spectaculaire. Les traitements ont pu ensuite être testés pendant deux ans au moment de la 10ème épidémie d’Ebola qui avait touché l’Est de la RDC, et notamment le Nord-Kivu », écrit cette association. 

Affirmant que les traitements - REGN-EB3, commercialisé par Regeneron sous le nom d'Inmazeb, et mAb114 (ansuvimab), commercialisé par l'OMS sous le nom d'Ebanga, ont été approuvés par la Food and Drug Administration des États-Unis en 2020, puis ont été recommandés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2022, et figurent désormais sur la liste modèle des médicaments essentiels de l'OMS. MSF soutient qu’il existe également deux vaccins, qui en plus du traitement, sont essentiels pour prévenir et répondre à une épidémie d'Ebola1. 

Ces nouveaux outils médicaux, dit cette association, ne répondent qu'à l'ébolavirus du Zaïre, l'espèce de virus la plus courante à l'origine de l'épidémie de 2014 et de 2018.

« Aujourd’hui, nous avons la possibilité d’utiliser des outils innovants pour sauver des vies, prévenir de nouvelles contaminations et contrôler de futures épidémies, mais seulement s'ils sont entièrement accessibles pour les personnes qui en ont besoin. C'est pourquoi nous demandons la constitution d'un stock d'urgence au niveau mondial afin de pouvoir bénéficier, si une nouvelle épidémie se déclarait, et notamment en RDC, de traitements disponibles pour soigner rapidement les patients contaminés, protéger le personnel soignant et donc mettre un terme dans les plus brefs délais à une épidémie », souligne le Dr Louis Massing.

En outre, l’association de Médecins sans frontières demande la mise en place d’un stock d’urgence de traitements afin de renforcer la lutte contre le virus Ebola.

Christian Dimanyayi

 

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