À quelques jours de la rentrée scolaire en République démocratique du Congo, les parents d'élèves se pressent, comme à l'accoutumée, dans les différents grands marchés et magasins de la ville de Kinshasa pour acheter les objets classiques indispensables pour leurs enfants.
Le samedi 17 août 2024, au marché central de Kinshasa, communément appelé «Zando », difficile de se frayer un chemin.
Les parents venus de plusieurs coins de la capitale ont pris d'assaut ce grand lieu de négoce pour s'offrir des fournitures scolaires, entre autres cahiers, sacs à dos, ketchs, stylos et uniformes.
Robert Ndongala, père de famille, la soixantaine révolue, se plaint de la hausse des prix des objets classiques, notamment le paquet de cahiers de 200 pages.
« Je suis arrivé depuis 11 heures au marché central. Je n'arrive pas jusqu'ici à terminer les achats car, les prix des fournitures scolaires ont pris de l'ascenseur. L'année dernière, nous avions acheté un paquet de cahiers de 100 feuilles à 7.000 francs congolais, aujourd'hui, ça se négocie à 9.000 Fc. Je cherche à faire de mon mieux par rapport à mon budget, mais j'y n'arrive vraiment pas. C'est déplorable », s'est-il indigné.
Même son de cloche pour Chantal Lufuma que nous avons rencontrée devant les étalages de ce marché, accompagnée de ses deux enfants.
« Je suis ici avec mes deux filles pour les achats des articles scolaires, mais je ne sais pas par où commencer. Il y a une flambée des prix des articles destinés aux élèves. Un sac à dos pour élève se vend à 30, voire 35 dollars américains, le ketch à 15,20 dollars USD, voire plus et un mètre de tissu d'uniforme bleu ou blanc se vend à 7.500 francs congolais. C'est compliqué pour nous parents. On ne sait à quel saint se vouer parce que la situation est catastrophique », a-t-elle lâché.
Pendant que les parents se plaignent de la hausse des prix des objets classiques, les vendeuses et vendeurs, eux également, affirment ne pas être en mesure de couler leurs stocks faute d'acheteurs.
« L'année dernière, nous avions fait de bonnes affaires à la veille de la rentrée scolaire. Cette année, les gens affluent au marché central, mais n'achètent finalement pas. Regardez vous-même, les gens se bousculent par ici pour passer, mais les articles ne bougent pas. Tel que je suis là, depuis le matin, je n'ai rien vendu, même pas un stylo. Dites-moi comment est-ce que je peux, moi aussi de mon côté, envoyer mes enfants à l'école le 2 septembre prochain », a déploré Vicent-paul Mumbere.
Par contre, Tryson Lulendo, vendeur des articles à même le sol, rejette la faute aux chefs d'établissements scolaires qui, selon lui, obligent désormais les parents à acheter les fournitures scolaires dans les écoles.
« Les promoteurs d'écoles obligent les parents à acheter les cahiers, les uniformes, les sacs et autres à l'école. Ils n'ont plus le temps de venir acheter auprès de nous. Ces promoteurs vendent les objets classiques à un prix qui est deux fois plus que celui que nous proposons. Les écoles se sont transformées en lieu de commerces de fournitures et d'uniformes au détriment de nous, pauvres commerçants », a-t-il regretté.
Dans un communiqué, la ministre de l'Éducation nationale et Nouvelle citoyenneté, Raïssa Malu, a fixé au 2 septembre prochain, la rentrée scolaire édition 2024-2025 sur toute l'étendue du territoire national.
De nouvelles mesures ont été prises pour une rentrée scolaire réussie entre autres, l'obligation pour les parents de payer les frais scolaires en Franc congolais, l'interdiction pour les écoles de réclamer des acomptes des frais scolaires ou frais d'inscription pour les nouveaux élèves et de confirmation pour les anciens, mais aussi, l'interdiction de la vente des fournitures scolaires et uniformes dans les écoles.
Murphy Fika