Guerre du M23 : La situation en RDC au cœur des échanges entre la facilitation angolaise et le comité du Conseil de sécurité de l'ONU

Samedi 16 novembre 2024 - 15:21
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Une délégation du comité du Conseil de sécurité des Nations-Unies a échangé avec la facilitation angolaise le vendredi 15 novembre dernier sur les acquis du processus de paix de Luanda institué par l'Union africaine (UA) pour mettre fin aux tensions liées à la résurgence du M23 dans le Nord-Kivu.

Respectivement présidée par Tete Antonio, ministre angolais des Affaires étrangères, et Michael Kanu, représentant permanent de la Sierra Leone auprès de l'ONU et président du comité de référence, la rencontre a abordé les progrès réalisés, mettant en lumière les efforts concrets visant à assurer la paix et la sécurité dans la région, rapportent les autorités angolaises.

"Les avancés réalisées dans la portée du processus de Luanda ont été analysées. À cet égard, il a été indiqué que le processus de Luanda, parallèle à celui de Nairobi, apparaissait actuellement comme les seules plateformes de dialogue pour le règlement du conflit qui prévaut dans l'est de la République démocratique du Congo", mentionne le communiqué final qui a sanctionné les assises.

Auprès des représentants de l'ONU, la facilitation angolaise a ainsi rappelé que dans sa tentative de rapprocher les parties impliquées au conflit, la RDC et le Rwanda, notamment, 5 réunions ministérielles ont déjà été organisées à Luanda et ont débouché sur "des mesures concrètes vers la pacification, la volonté des parties concernées de parvenir à des ententes, par la recherche d'un consensus".

"Parmi les résultats obtenus dans le cadre du processus de Luanda, il y a l'instauration d'un cessez-le-feu entre les parties prenantes au conflit dans l'Est de la RDC, entré en vigueur le 4 août 2024 sous la supervision du mécanisme de vérification ad-hoc renforcé", précise la diplomatie angolaise.

Cependant, sur le terrain, le cessez-le-feu est mis en mal par les belligérants. Des hostilités sont régulièrement documentées entre les rebelles du M23 et les groupes d'autodéfense dits Wazalendo, alliés du gouvernement congolais.

De persistants points d'achoppement

Les autorités angolaises ont par ailleurs reconnu que des efforts particuliers continuaient d'être fournis pour aboutir à un plan harmonisé de neutralisation des FDLR et du plan de désengagement des forces (levage des mesures de défense du Rwanda), 2 sujets qui peinent à faire l'unanimité entre Kinshasa et Kigali.

À ce sujet, les autorités congolaises et rwandaises sont restées divisées, même si, il y a quelques semaines, des experts de la RDC, du Rwanda et de l'Angola ont élaboré et adopté le concept d'opérations (CONOPs), un outil stratégique pour faciliter la mise en œuvre et l'exécution de ces 2 plans définis.

En effet, si Kinshasa entend par "désengagement des forces", le retrait de plus de 4000 soldats rwandais disséminés en RDC en appui au M23, selon la Première ministre congolaise, Kigali évoque plutôt ses militaires placés près de la frontière congolaise pour parer aux éventualités.

Toutefois, en dépit de ces points de discorde, la facilitation angolaise dit avoir informé les délégués des Nations unies que "les résultats obtenus jusqu'à présent par la médiation renforcent la détermination de Luanda à poursuivre les négociations dans le but de convaincre les parties d'analyser et d'étudier la proposition d'accord de paix."

Mis en place par l'Union africaine en début 2022, le processus de Luanda tente, depuis plusieurs mois, à obtenir la désescalade entre la RDC et le Rwanda, 2 Etats entrés en disgrâce depuis la résurgence du M23 au Nord-Kivu.

Rappelons, par ailleurs, que le comité du Conseil de sécurité des Nations unies sur la RDC, créé en 2004 par la résolution 1533, est chargé de surveiller l'application des sanctions imposées dans le contexte du conflit au Congo.

Il évalue les rapports d'experts, encourage le dialogue entre les parties concernées et soutient les efforts visant à résoudre le conflit, contribuant ainsi à la sécurité et à la reconstruction de la République démocratique du Congo.

Isaac Kisatiro