Le Forum Régional des pays de la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC) sur l’Enseignement et la Formation Techniques et Professionnels (EFTP) a mis en avant la promotion de l’employabilité des jeunes comme l'une de ses priorités essentielles. Cet événement, qui s'est clôturé ce jeudi 12 décembre 2024 à Kinshasa, a rassemblé des ministres, des experts et des acteurs de l’éducation, qui ont formulé plusieurs recommandations destinées à transformer l’EFTP pour répondre aux besoins du marché du travail.
La définition des politiques et stratégies en matière d’emploi des jeunes, ainsi que le soutien renforcé à l’entrepreneuriat des jeunes, se sont révélés cruciaux.
Plusieurs autres recommandations ont également été adoptées. Parmi celles-ci, il est essentiel d’élaborer ou d’actualiser des politiques et des stratégies, ainsi que des mécanismes de gouvernance de l’EFTP, afin de garantir un cadre solide pour les actions à entreprendre. Par ailleurs, le renforcement des capacités nationales en ingénierie de programmes et de formation est indispensable pour assurer la qualité de l’éducation.
Les participants ont également convenu de l'importance d'élaborer des cadres nationaux de certification en EFTP, en lien avec le cadre régional CEEAC/CEDEAO, pour garantir la reconnaissance des compétences acquises. Le renforcement du système d’information de l’EFTP (SIGE) a été jugé important pour aligner l’offre de formation avec les besoins du marché de l’emploi.
De plus, le forum a insisté sur la nécessité de renforcer les partenariats avec le monde socio-économique. La mise en place de plateformes de concertation multithématiques a été évoquée comme une stratégie pour favoriser les échanges entre les acteurs de l’éducation et ceux du secteur privé.
Les enjeux liés aux transitions numériques, écologiques et de développement durable ont également été intégrés dans les discussions. Les participants ont reconnu que ces dimensions sont essentielles pour préparer les jeunes aux défis futurs et s’assurer qu’ils possèdent les compétences requises dans un monde en constante évolution.
Au nom de la Première ministre de la RDC, le ministre de la Formation Professionnelle, Marc Ekila, a salué la feuille de route établie lors de ces assises, tout en appelant à des réflexions approfondies pour la mise en place de politiques publiques de reconversion professionnelle afin de faciliter l’accessibilité des jeunes à l’emploi.
« Que toutes ces résolutions rejoignent les préoccupations de la RDC, non seulement en tant que pays, mais aussi en tant que membre de la CEEAC. Toute la sous-région de la CEEAC est confrontée aux mêmes problèmes et les solutions doivent être communes. Je fais miennes toutes ces résolutions, car en les parcourant, j'ai constaté qu'un certain nombre d'entre elles sont déjà en cours d'exécution dans mon pays et mon ministère. Il ne faudrait pas qu'à l'issue de cette rencontre, ces résolutions restent lettre morte. Nous devons maintenant établir un cadre de mise en œuvre pour toutes ces résolutions », a-t-il déclaré.
Dr. Isaias Barreto da Rosa, représentant de l’UNESCO en RDC, a affirmé que le forum représente un tournant significatif pour l’EFTP en Afrique centrale.
« Ce forum ne marque pas une fin, mais plutôt un point de départ. Les discussions et les axes prioritaires identifiés ici doivent être traduits en actions concrètes. Je suis convaincu que chaque pays repart avec un engagement renouvelé pour contribuer à une Afrique centrale plus compétente, plus résiliente et plus inclusive », a-t-il dit.
Il a également appelé à des investissements dans les infrastructures numériques, à la promotion des formations orientées vers les métiers d’avenir et à l’encouragement des initiatives entrepreneuriales autour de l’économie numérique et de la transition écologique.
Sous le thème « L’EFTP face aux défis de l’employabilité des jeunes en Afrique centrale : quelles perspectives pour la réalisation de l’Objectif de Développement Durable 8 », ce forum de trois jours a permis de mettre en lumière l’urgence de réformer les systèmes éducatifs afin de mieux répondre aux besoins du marché du travail en Afrique centrale.
Merveil Molo