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La Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (CADHP) a tenu sa deuxième audience ce jeudi 13 février 2025, dans l'affaire opposant la République Démocratique du Congo (RDC) au Rwanda. Cette audience a porté sur la recevabilité de la requête introduite par la RDC, accusant le Rwanda de violations massives des droits de l'homme.
Dès le début de l'audience, la défense rwandaise a cherché à bloquer la procédure, arguant que la requête de la RDC doit être déclarée irrecevable, rapporte une dépêche de la cellule de communication du vice-ministre de la Justice et du contentieux international.
Selon la même source, les avocats rwandais ont affirmé que les procédures internes et régionales n'avaient pas été entièrement épuisées, rendant la saisine de la CADHP prématurée. Ces derniers ont également mis en doute la crédibilité de la requête congolaise, la jugeant basée sur des informations issues de la presse.
La défense rwandaise a même demandé à la Cour de suspendre la procédure en attendant le verdict de la Cour de Justice de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC), une manœuvre que la partie congolaise a vivement contestée.
La délégation de la RDC, conduite par Me Samuel Mbemba, a défendu la recevabilité de sa requête. Le vice-ministre de la Justice a souligné que le Rwanda craint un examen approfondi du dossier, notamment en ce qui concerne les crimes imprescriptibles qui lui sont reprochés. Selon lui, c'est la véritable raison derrière les arguments de l'irrecevabilité.
Il s'est dit confiant quant à la compétence de la CADHP et à la recevabilité de la requête de la RDC. Il a mis en avant les preuves solides détenues par la RDC, renforçant la crédibilité de son dossier.
"Nous avons donc confiance que, de la manière dont nous avons démontré à la Cour qu'elle est compétente et que la requête de la RDC devrait être déclarée recevable, la Cour se déclarera compétente et nous passerons à la phase du fond, là où la vérité sur les exactions et violations massives commises par le Rwanda de Paul Kagame éclatera aux yeux du monde. Nous espérons que le Rwanda sera condamné, que les victimes seront indemnisées et que ces atrocités cesseront", a-t-il déclaré.
À l'issue de l'audience, la Cour a donné aux deux parties un délai de huit jours pour déposer leurs notes de plaidoirie et tout élément pertinent.
Merveil Molo