Mission des évêques à Kigali et Goma : le tandem CENCO-ECC a-t-il tenté une médiation entre la RDC et le Rwanda ou officiellement Congolisé le conflit ? (Tribune d'Eric Kamba)

Mardi 18 février 2025 - 12:35
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Le mercredi 12 février dernier, les membres de la CENCO et de l'ECC se sont rendu à Goma pour une rencontre avec Corneille Nangaa et son équipe de l'Alliance Fleuve Congo (AFC). Cette délégation composée des Églises catholique et protestante a été reçue par le Président Rwandais, Paul Kagame et ses membres de M23. Quelques jours avant leur départ à Goma, ces 2 grandes confessions religieuses de la RD Congo avaient déjà rencontré le président Félix Tshisekedi et l’opposition a Kinshasa.

La délégation était composée entre autres de Muteba Donatien Sholé de la CENCO, le révérend André Gédéon et son porte-parole, Eric Nsenga. La délégation s’était donnée comme mission : « à la recherche de la paix » et pour ce faire, ils se doivent de parler à tout le monde, y compris le M23.

D’après, Le M23, cette délégation a été accueillie favorablement par l’AFC, le M23, qui contrôlent depuis fin janvier, la ville de Goma, dans l'est de la RDC et qui poursuivent leur avancée vers Bukavu. Cependant, les voix s’élèvent pour s’indigner contre la CENCO qui devrait par exemple faire une pression très forte sur le Rwanda, qui pille les ressources de la RDC.

En rencontrant Paul Kagame, auteur intellectuel de cette guerre, force et soutien du M23, elle vient tout simplement de « Congoliser le conflit. « Ils  viennent  de tirer Kagame et son Rwanda d’affaires pour présenter au monde entier que la guerre dans l’Est de la RDC  est un conflit entre "Congolais" reprenant le narratif combien cher à Paul Kagame. Ils se sont donc fait avocats de ce dernier.  

Le Rwanda utilise des prétextes et accuse la RDC de soutenir les FDLR et exige leur rapatriement au Rwanda pour protéger son l’intégrité territoriale, et assurer la préservation de son unité nationale. En conséquence, le Rwanda se réserve le droit de prendre toutes les mesures légitimes pour défendre son pays, tant que cette menace existe, d’où la justification de sa présence continuelle en RDC.

D’aucuns ne cesse de se poser la question à savoir comment ces Rwandais de FDLR qui ont participés aux génocides « dits être en RDC, depuis plus de 30 ans aujourd’hui n’ont jamais faitentendre un coup de feu à Kigali ? Comment le soutien de la RDC aux FDLR peut -il relever de la politique de l'État ? En général, l'église catholique est un des acteurs importants de la sphère politique en RDC.

Elle a eu a jouer des rôles nécessaires dans la vie politique du pays, elle a eu un impact énorme sur le champ politique et la société de la République démocratique du Congo depuis l'époque coloniale. On peut penser au rôle joué entre autre, dans la promotion de la démocratie, la  conscientisation de la population qui a contribué à la redynamisation de la classe politique en RDC.

Aujourd’hui, la RDC est en guerre, il est nécessaire de séparer le pouvoir temporel, j'entends par là la politique, du pouvoir spirituel, ici la religion. Quand on essaie de mélanger les deux, c'est dangereux. C’est ainsi qu’en étant au milieu du village, les confessions religieuses se trouvent parfois au cœur de la contestation, leur travail de contribuer à un débat éclairé sur le conflit à l’est de la RDC accuse beaucoup de faiblesse. Loin de faciliter le dialogue politique en menant une diplomatie stridente pour le bien du peuple Congolais dans la presse et en coulisse.  

Ces confessions religieuses, en l’occurrence l’église catholique sont perçues comme un parti d’opposition au pouvoir en place. Par exemple, elles ne se cachent pas en déclarant tout haut que les élections de 2023 étaient entachées de fraude et de manipulation.

Elles sont allées jusqu’à parler de hold upélectoral, au su des matériels d’élections retrouvés dans lesmaisons des candidats députés et la fraude qui s’en est suivie. Elles critiquent publiquement la mauvaise gestion du gouvernement, dénoncent le tribalisme, l’incompétence, et d’autres maux qui rongent la société Congolaise.

En raison de l'importance qu'elle accorde à la justice sociale et à la pauvreté, l’église catholique, a le potentiel de mobiliser de susciter des discussions autour de ces priorités politiques en RDC  
Cependant, la CENCO, qui est censée offrir un espace de coordination et de débat, n'a pas toujours été en mesure d'unir ses évêques derrière un point de vue commun, suivi et respecté par tout le monde.

Cette  confession religieuse est perçue aujourd’hui comme étant « partenaire a l’opposition ineffective, Corneille  Nangaa de AFC/M23  dans sa rébellion sauvage et égoïste ou il s’est engagé  dans une entreprise de pillage des ressources et atrocités  en RDC.

Comment la CENCO peut-elle réaliser le « pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans la région des Grands Lacs » dans la ville désormais en grande partie contrôlée par le groupe armé soutenu par l’armée Rwandaise, qui tue et sème la désolation dans la population ? L’histoire retiendra qu’il s’agit sans doute d’une opportunité manquée par la CENCO 
De même que l’on parle de la CENCO, il est important de reconnaitre certains de leurs points et d'examiner les faiblessesdu gouvernement Congolais.

Nous soulignons ici quelques aspects ; l’impunité, le manque de la culture de travail, la corruption, la mauvaise gouvernance, le détournement des deniers publiques, l’incompétence, le tribalisme et le manque de probité morale.

Une fois au pouvoir, les élus et les animateurs des institutions publiques du pays déploient rarement une vision programmatique du progrès pour laquelle ils peuvent être tenusresponsables.
L’histoire retiendra que le véritable problème de la RDC est la reforme et la modernisation de l’armée.

Avec toutes ces richesses, le Congo devrait pouvoir s'équiper en armes de dernières technologies, former ses militaires à un haut niveau. Payer des salaires conséquents aux militaires.

L’armée devrait être disciplinée et structurée pour qu'elle soit résiliente afin d’offrir la meilleure garantie sécuritaire pour ce vaste pays riche, miné par la corruption, le favoritisme, le manque de volonté politique de ses dirigeants. 

Il faudrait mettre fin a la culture de l’impunité, et mettre la compétence et l’intelligence au service de la nation (l’homme qu’il faut à la place qu’il faut). Les ressources ne sont pas à chercher ailleurs Elles dans le peuple Congolais de RDC et sa diaspora.