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Au cours d'une conférence de presse, lundi dernier, à Kinshasa, capitale de la RD Congo, la plateforme « Le Congo n'est pas à vendre » (CNPAV) a salué la volonté du président de la République, Félix Tshisekedi, de réduire le train de vie des institutions pour contribuer à l'effort de guerre.
Cependant, ce consortium des organisations de la société civile œuvrant dans la lutte contre la corruption, a souligné que cette réduction ne doit pas être conjoncturelle, mais doit plutôt devenir un impératif pour un pays dont la population vit avec moins de deux dollars américains par jour.
« Il était important pour nous de pouvoir analyser le train de vie des institutions parce que nous croyons que les institutions politiques en RDC reçoivent beaucoup d’argent qui pouvait être affecté pour le bien-être de la population. Voilà pourquoi, depuis une année, nous avons commencé à travailler pour pouvoir documenter ce que nous avons pu partager avec vous aujourd’hui, pour appeler bien évidemment les politiques à pouvoir réduire le train de vie des institutions. Et nous avons bien évidemment salué l’annonce du président de la République, le 29 janvier dernier, qui appelait à réduire le train de vie des institutions pour l’effort de guerre. Nous avons voulu mentionner qu’il ne s’agit pas seulement de l’effort de guerre, mais cela doit être un impératif, une réalité parce que les congolais vivent, pour la plupart d’entre eux, avec moins de deux dollars par jour, alors qu’il y a des institutions qui dilapident des deniers publics pour leurs propres intérêts », a déclaré Jimmy Kande, membre du Comité de pilotage du CNPAV.
En ce qui concerne les institutions les plus budgétivores au pays, cette structure a cité notamment la Présidence qui, par exemple, a fait preuve de dépassement budgétaire en 2024, mais aussi la Primature, le Sénat et l'Assemblée nationale.
« Ce rapport montre très clairement que nous nous retrouvons face à cinq institutions qui sont la Présidence, la Primature, l’Assemblée nationale, le Sénat ,et les Secrétariats généraux qui consomment beaucoup d’argent avec des proportions très différentes. On a vu que la Présidence était en tête sur la consommation, suivie de l’Assemblée nationale », a-t-il soutenu.
Pour arriver à réduire le train de vie des institutions, le CNPAV a formulé quelques recommandations. Il s'agit, entre autres, de la limitation du nombre des membres du gouvernement et la mise en place d'un budget - programme.
« Nous avons donc proposé à ce qu’il puisse y avoir cette réduction qui passe déjà par des réformes. Nous avons demandé à ce qu’il puisse y avoir un budget - programme , qu’on puisse limiter le nombre des membres du Gouvernement parce qu’aujourd’hui on a un gouvernement qui est pléthorique, qu’on puisse supprimer des organisations qui sont devenues obsolètes, à l’instar de la CNSA, qui continuent de bénéficier de l’argent de l’État alors que les raisons de ces institutions n’existent plus. On a parlé des avantages qui sont accordés de manière exorbitante aux anciens chefs de l’État, aux anciens premiers ministres, aux anciens présidents des Assemblées nationales ,on a des retraites dorées qui sont accordées ,n a parlé également des salaires des principaux animateurs des institutions. Il est important qu’on puisse harmoniser les salaires de façon à ce que le suivi puisse être fait correctement », a dit Jimmy Kande du CNPAV.
Dans son adresse à la population le 29 janvier de l'année en cours, après la prise de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, le chef de l'État avait annoncé la réduction du train de vie des institutions pour contribuer à l'effort. Il avait, à l'occasion, adjoint le gouvernement de travailler sur cette question pour mobiliser des fonds en vue de soutenir les Forces armées et les Wazalendo qui se battent contre le M23, soutenu par les troupes rwandaises.
Prince Mayiro