
Le gouverneur du Haut-Katanga, Jacques Kyabula Katwe, est convoqué à Kinshasa par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani Lukoo, pour consultation. Cette convocation intervient dans un contexte tendu marqué par une vive polémique autour des propos du gouverneur sur la présence de l'ancien président Joseph Kabila et de Corneille Nangaa dans l’Est du pays.
Dans un télégramme officiel daté de ce mardi 8 juillet 2025, adressé à Jacques Kyabula et dont une copie est consultée par 7SUR7.CD, le patron de la territoriale a demandé au chef de l'exécutif provincial de rejoindre la capitale de la RDC dans deux jours.
« Vous saluer et vous enjoindre, toutes affaires cessantes dès la présente occasion, endéans 48 heures, prendre toutes les dispositions nécessaires aux fins de rejoindre Kinshasa pour motif de consultation », peut-on lire dans cette correspondance.
Cette invitation intervient une semaine après un meeting organisé à Lubumbashi, le 1er juillet, au cours duquel Jacques Kyabula a salué l’accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda sous l’égide du président Félix Tshisekedi. Cependant, ses déclarations ont suscité une vive controverse. Il aurait affirmé que « le vrai ennemi de la RDC, c’est le Rwanda et non des fils du pays comme Joseph Kabila et Corneille Nangaa, dont les cas peuvent être réglés en famille ».
Des propos que certains ont jugé clivants, voire déplacés, et que ses détracteurs ont interprété comme une provocation. Face à la polémique, le gouverneur a tenu un second meeting à Likasi, le lundi 7 juillet, pour clarifier ses intentions. Il a dénoncé une « interprétation malveillante » de ses propos et réaffirmé son soutien à la diplomatie du président Tshisekedi : «Grâce au chef de l’État, la guerre a pris fin par la plume et non par les armes ».
Il a aussi insisté sur l’importance de la paix pour le développement. « Tous les projets de développement dans notre province ne peuvent avancer que si la paix règne. Voilà pourquoi je demande à la population de soutenir les institutions et de prier pour la stabilité du pays », avait-il déclaré.
Alors que l’opinion s’interroge sur les motivations réelles de cette convocation, les partisans de Kyabula y voient une tentative « d’intimidation politique », tandis que d'autres y lisent un rappel à l’ordre en période post-accord.
Patient Lukusa, à Lubumbashi