Lutte contre les violences sexuelles : Tshisekedi instruit le gouvernement de mettre en oeuvre des actions « concrètes et irréversibles »

Mardi 8 juillet 2025 - 10:21
Image
Image

Lors de la cinquantième réunion ordinaire du Conseil des ministres à Kinshasa, le chef de l'État, Félix Tshisekedi, a enjoint certains membres du gouvernement Suminwa à mettre en œuvre des actions « concrètes, mesurables  et irréversibles » pour lutter contre les violences sexuelles en République Démocratique du Congo.

Cette instruction fait suite à un échange, la semaine dernière, avec la sous-secrétaire générale de l'ONU, Pramila Patten, sur la question des violences sexuelles.

Les divers rapports sur ces violences documentent des cas au sein même des forces de sécurité (FARDC, PNC et autres services publics). C'est ce qu'a rapporté le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe, lors de la lecture du compte-rendu de ladite réunion.

« En 2023, plus de 123.000 cas ont été officiellement recensés, et des milliers d'autres l'ont été depuis par le CICR, Médecins Sans Frontières et les Nations Unies. De 2020 à 2025, des actes de violences sexuelles, souvent perpétrés dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Ituri, Maniema et Tanganyika, ont été documentés au sein même de nos forces de sécurité : FARDC, PNC et autres services publics. Ces faits d'une gravité extrême engagent désormais la responsabilité du commandement, tant dans l'armée que dans la police nationale. Personne ne saurait se dérober aux actes commis sous son autorité. Même les forces Wazalendo doivent recevoir des directives claires à ce sujet », précise le communiqué consulté par 7SUR7.CD.

Rappelant que le pays est signataire depuis 2013 d'un communiqué conjoint avec les Nations Unies, renforcé en 2019 par un Addendum contraignant, Félix Tshisekedi a insisté pour que ces engagements soient appliqués.

Le président a ainsi instruit le vice-premier ministre chargé de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières d'exécuter le plan d'action de la Police Nationale Congolaise, de désigner un point focal et d'interdire toute protection d'agents impliqués dans ces violences.

Il a demandé au ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants de réviser le plan d'action des FARDC, d'exclure tout militaire coupable, de documenter les abus et de faire signer des engagements aux commandements.

Aux ministres des Affaires Étrangères et de la Justice, le chef de l'État a respectivement demandé d'intensifier les démarches pour repositionner la RDC au Conseil de Sécurité et de donner des injonctions de poursuites sans complaisance contre les acteurs et de proposer des réformes législatives sécuritaires.

Quant à la Coordination présidentielle en charge de la Jeunesse, des Femmes et de la Lutte contre la Traite, elle devra assurer le suivi de l'Addendum, produire des rapports périodiques, renforcer la redevabilité et améliorer l'accessibilité de la ligne verte (122).

Le chef de l'État attend donc de tous ces membres du gouvernement un rapport d'exécution dans un délai de 30 jours.

Il est important de noter que le communiqué conjoint sur les violences sexuelles en RDC, signé le 30 mars 2013, définit des cadres normatifs, établissant des dispositions structurelles et l'exécution des aspects clés de la lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits. Les signataires, réunis à Kinshasa ce jour-là, avaient clairement identifié les domaines prioritaires de collaboration pour prévenir et répondre aux crimes de violences sexuelles commis dans le cadre du conflit à l'Est de la RDC.

Christel Insiwe

 

AfroPari Juillet 2025