Grève des médecins : activités paralysées à l'Hôpital de Kintambo et au CSR Vijana, seuls les cas urgents sont accueillis

Jeudi 17 juillet 2025 - 10:03
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Le mouvement de grève générale déclenché par l'intersyndicale, lundi 14 juillet, a paralysé les activités dans les hôpitaux et établissements publics de santé de la République démocratique du Congo.

C'est le cas à l'Hôpital Général de Référence (HGR) de Kintambo, dans la commune portant le même nom, où les agents et cadres du secteur de la santé ont mis en exécution le mot d'ordre de leur banc syndical, d'après le constat fait par 7SUR7.CD, ce mardi 15 juillet.

La cour de cette formation hospitalière, d'habitude très animée, ressemble plutôt à un lieu désertique où l'on pourrait même entendre une mouche voler. Il est plus de 11h, et certains bureaux du personnel administratif restent encore fermés.

Des gens, en petits groupes, discutent debout ou dans les buvettes installées dans l'enceinte de cet hôpital étatique. Certains, habillés en blouse blanche, assurent la prise en charge des cas urgents et des malades internés avant le début du mouvement de grève.

C'est le service minimum qui est mis en place afin de pousser les autorités à appliquer les accords signés à Bibwa, a indiqué un médecin trouvé sur place, qui s'est confié à notre micro sous couvert d'anonymat.

« Nous revendiquons le paiement de la prime de risque, l’intégration des nouveaux alignés dans la paie générale, les réajustements barémiques des professionnels et administratifs de santé, le paiement aux grades statutaires des médecins, le transport et le logement, ainsi que tous les autres avantages sociaux », a-t-il précisé.

Même atmosphère au Centre de Santé de Référence (CSR) Vijana de la commune de Lingwala. On y note une présence du corps médical dans la salle d'urgence, comme en témoigne le Dr Jerry Mukayonde Vandam, membre de l'intersyndicale des médecins du Congo.

« Nous avons établi un horaire de crise. Nous recevons uniquement les cas d'urgence et assurons le suivi des cas en hospitalisation. La grève ira au plus tard jusqu'au 20 juillet. Le gouvernement, par le biais du cabinet de la Première ministre, après la rencontre avec le banc syndical, nous a donné rendez-vous le 20 juillet prochain. Nous attendons encore », a-t-il rappelé.

Au cours de cette interview accordée à 7SUR7.CD, il a déploré le non-respect des engagements et du cahier des charges de la part de l'État congolais.

« Nous, banc syndical des médecins, avons discuté avec le gouvernement. Il a essayé de faire quelque chose, mais ce n'était pas suffisant, et cela remonte à plusieurs années. Depuis, plus rien, les choses n'avancent pas. Parmi les revendications, il y a le cas des nouveaux médecins alignés au T4 2024. Ils sont payés en mode complémentaire, après trois mois. Imaginez des pères de famille. C'est très difficile. On les a mis dans le lot des prestataires qui devraient bénéficier de la paie complémentaire. Dans quel pays au monde, pour intégrer la prime de salaire, la personne doit être intégrée dans le fichier ? », a souligné le Dr Jerry Mukayonde.

Outre le fonctionnement normal des activités, cette situation perturbe également les opérations de prise en charge des malades souffrant de Mpox, qui sont suivis dans cet établissement de santé, d'après la même source.

Les blouses blanches, membres de cette structure de défense des droits des médecins, promettent de radicaliser la grève au cas où elles n'obtiendraient pas gain de cause dans leurs revendications.

Murphy Fika

 

AfroPari Juillet 2025