Billet sportif : Encore et toujours de la violence dans nos stades ! Denis Lubindi

Mardi 25 novembre 2014 - 08:32

Selon le radio-reporter d’une chaîne périphérique, c’est à deux minutes de la fin du temps réglementaire que des supporters inconscients se sont mis à jeter des projectiles sur l’aire de jeu créant ainsi l’insécurité. Ce qui a conduit naturellement l’arbitre à interrompre la partie. Et la police s’est mise en exergue pour rétablir l’ordre et la sécurité. Sur ces entrefaites, apprendra-t-on plus tard, il y a eu deux morts et plusieurs blessés.
Au-delà de tout ce qui est arrivé à Lubumbashi, nous voulons interpeller tous les dirigeants de clubs, quels qu’ils soient, de prendre à cœur cette charge de diriger. Le premier rôle d’un dirigeant de club est celui d’être un pédagogue. Et un pédagogue, généralement, prêche par l’exemple.
Ce n’est pas facile de conduire des milliers de personnes qui portent dans leurs cœurs les mêmes couleurs et qu’on appelle « supporters ». Parmi eux, l’on trouve des gens venus des horizons divers, qui ont des niveaux d’éducation et de culture divers, qui ont des niveaux de compréhension divers. La charge de les encadrer n’est pas donné à n’importe qui.
Les dérapages qu’on constate dans nos stades sont dus au fait que l’encadrement des supporters dans les clubs est assez déficient. Il faut que les clubs arrivent à placer dans ces structures d’encadrement des hommes crédibles, intègres, imbus d’une certaine psychologie de masse. Que faut-il par exemple attendre d’un encadreur des supporters qui, à longueur de journées, ne leur prêche que la violence, la rancune, la vengeance, … en lieu et place de leur prêcher l’amour du prochain ou l’éthique sportive ?
Cela fait mal, très mal même de voir des personnes blessées ou mortes au stade alors qu’elles s’y étaient rendues pour s’amuser et se divertir.
La présence de la police au stade est une bonne chose. La peur du gendarme, dit un proverbe, est le commencement de la sagesse. Mais, à notre avis, cette seule présence policière ne suffit pas. Il faut qu’elle soit au stade pour travailler et non pour se divertir.
C’est pourquoi, nous suggérons à la hiérarchie policière de faire comme en Europe. Que font les policiers dans les stades en Europe ? Placés tout autour du stade, ils ont le dos tourné à l’aire de jeu. Ils ne suivent pas le match mais regardent plutôt les spectateurs en face. Question de déceler parmi les supporters de probables noyaux d’où peut provenir toute violence. Cette façon de faire peut faire étouffer dans l’œuf les nids de violence.
Mais que voit-on dans nos stades ? Les policiers commis à la protection des personnes et de leurs biens sont là plus pour applaudir leurs clubs de prédilection que pour sécuriser. Ils sont au stade plus en fanatiques qu’en agents de l’ordre. La hiérarchie policière doit absolument relever ce défi qui en est un.