Coopération maritime, les navires sud-africains ont libre accès à Boma et Matadi

Lundi 10 novembre 2014 - 14:18

L’année 2015 verrait-elle, projettent des experts, le début de commencement des accords des coopérations fiscale et maritime-négociés du temps du régime de transition « 1+4 » et ratifiés en 2011-, entre la R-dC et l’Afrique du Sud. Les navires marchands sud-africains auront libre accès dans les ports maritimes de la R-dC dont Matadi et Boma. Où transite le gros des importations et exportations de la R-dCongo.

Naturellement, la RSA devra ouvrir ses ports (Durban, Cap, Port-Elisabeth…) à la flotte de la R-dCongo.

L’accord, à l’état actuel des choses, semble être déséquilibré au détriment de la R-dC. L’unique armateur de haute mer –public- la CMDC, Compagnie maritime du Congo, ex-CMZ, n’est plus que l’ombre de sa gloriole d’antan, dans les années 1980, quand la compagnie alignait 9 cargos et 1 navire mixte cargo-passagers. «Mais des méthodes de gestion bien particulières dont la paternité est attribuable à une série des PDG successifs, ont provoqué la croissance d’une dette telle que, régulièrement, des navires ont été mis à la chaîne dans divers ports étrangers », déplorera le Belge Honoré Paelinck naguère PDG de l’ex-Office national des transports, ONATRA actuellement SCTP. «Finalement tous les navires ont été vendus à des prix parfois dérisoires, fait savoir Paelink…La situation pécuniaire de l’entreprise est si pénible que beaucoup de créanciers attendent la moindre occasion de reprise de la compagnie pour intervenir et saisir à nouveau». A ce jour, la CMDC vivoterait grâce au nolisement. Quoiqu’il en soit, doter le pays d’un armement de haute mer compte parmi les réalisations promises par le Chef de l’Etat lors de sa campagne électorale 2011. L’on a même vu des photos des paquebots collées sur de géantes pancartes à Kinshasa.

L’armement r-dcongolais est une véritable galère. En dehors de l’ex-ONATRA qui peut aligner une dizaine d’unités flottantes de dimension moyenne dans un état on ne peut plus acceptable, l’armement privé n’est, au contraire, constitué que des pousseurs, barges et baleinières de fortune... et autres pirogues motorisées. Qui ne cinglent pas sans occasionner des drames. Le transport fluvial r-dcongolais compte parmi les moins sûrs du monde. L’accord de coopération maritime prévoit également la collaboration entre les flottes de deux pays. Voilà qui, non seulement relancer la flotte r-dcongolaise sur la voie de la modernisation, mais aussi ouvrir aux Sud-africains la voie de l’arrière-pays, Kisangani, Bumba, Ilebo, etc., via notamment des contrats de sous-traitance. La concurrence s’annonce rude pour l’armement national public et privé. Déjà, quelque 3,000 navires étrangers (estimation de la RVF, Régie des voies fluviales, en 2005) pourraient déferler sur nos eaux intérieures du fait de la CICOS, Commission internationale du Bassin du Congo-Oubangui et Sangha. La Commission comprend, en effet, la R-dCongo, le Congo, le Cameroun et la R-Ca. L’Angola, qui dispose d’une de grandes flottes du continent, aurait également fait part de son intérêt pour la CICOS. Cette organisation se fonde notamment sur des traités internationaux datant du XIX ème siècle, du temps où les puissances occidentales faisaient pression sur Léopold II afin qu’il ouvre le bassin du Congo au commerce international. Comme l’engagement a été pris, en toute souveraineté, il convient que l’Etat r-dcongolais se prépare à ce rendez-vous du donner et du recevoir qu’est cet accord de coopération maritime entre la RSA et la R-dC.

POLD LEVI