Fidèle Babala, Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda et Narcisse Arido commençaient à devenir encombrants dans les cellules de la CPI. La durée de la détention provisoire était devenue disproportionnée. Le Juge unique Cuno Tarfusser a pris la décision de leur accorder la liberté provisoire. Quant à Jean-Pierre Bemba, il reste en détention pour affronter en novembre prochain, le dernier témoin à charge dans l’affaire de crimes présumés commis par ses hommes en Centrafrique.
Qui l’eût cru quand La Prospérité, en début du mois d’octobre, se faisait l’écho de la libération prochaine de Fidèle Babala. L’affirmation n’était pas en l’air. Elle était le résultat d’un travail fouillé, après multiplicité et croisement des sources très bien introduites dans les milieux de la justice internationale. Fidèle Babala Wandu est redevenu provisoirement libre. L’ordre a été donné par le Juge unique de la Chambre préliminaire de la CPI, Cuno Tarfusser. Ce qui a joué en faveur de Fidèle Babala et consorts, ce sont les peines encourues par les suspects. La peine maximale pour les infractions d’atteintes à l’administration de la justice ne peut dépasser 5 années d’emprisonnement, une amende ou les deux. Or, Fidèle Babala a déjà passé environ une année en détention préventive. Le procès proprement dit n’a pas débuté. Aucune décision sur la confirmation des charges. Le risque est grand de voir les suspects passer beaucoup plus de temps en détention préventive qu’à purger la sentence.
Une liberté qui en appelle une autre
Avant qu’il ne recouvre effectivement la liberté, Fidèle Babala devra encore attendre que le Greffe de la CPI accomplisse des mesures nécessaires. En espérant que d’ici-là, le Bureau du Procureur n’use pas de son droit d’interjeter appel contre la décision du Juge unique. Un tel appel aurait un effet suspensif. Ce qui constituerait un cauchemar difficile à vivre par les bembistes. Lesquels ont trouvé en la libération provisoire de Fidèle Babala, Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda et Narcisse Arido une bonne raison d’espérer la sortie de prison de Jean-Pierre Bemba. L’hypothèse de voir un jour Bemba quitter sa cellule de la CPI relève du possible. Ses fanatiques y croient et attendent le jour-j. Cela pourrait arriver plus tôt que prévu, laisse-t-on entendre. L’un des cadres du MLC rêve d’une surprise agréable en novembre 2014. C’est, en effet, en novembre qu’auront lieu les dernières confrontations défense-accusation dans l’affaire qui oppose Bemba Gombo à la CPI. Les bembistes sont convaincus que le dossier de leur leader est presque vide. On le saura dans les jours à venir.
Libéré, où va-t-il vivre ?
A Kinshasa, les militants du MLC et les proches de Fidèle Babala s’organisent déjà pour son accueil. Sans savoir s’il sera autorisé à regagner le pays. C’est Babala, lui-même, qui avait choisi la RDC comme pays d’accueil. Les autres, Aimé Kilolo Musamba, Jean-Jacques Mangenda et Narcisse Arido, ayant préféré vivre en Europe. La Belgique, la France et le Royaume-Uni ont donné leur accord. Pourquoi, alors, Fidèle Babala tient-il à rentrer à Kinshasa ? C’est à Kinshasa qu’il a son domicile principal, sa femme et ses enfants. A l’Assemblée Nationale où Fidèle Babala conserve encore son siège de Député élu de la Tshangu, ses collègues l’attendent de pied ferme. Il veut rentrer et continuer à défendre les intérêts de ses électeurs, confie-t-on. Il y a surtout, le MLC qu’il faut organiser et placer en ordre de bataille face aux locales dont les échéances s’approchent. Même en détention, Babala garde ses fonctions de Secrétaire Général Adjoint du MLC. Privé de ses principaux cadres, le MLC accuse des coups. Le contraire étonnerait, pour un parti si résistant contre les assauts internes et externes à ses idéaux.
La Pros.