2 journalistes tués, 22 journalistes privés de leur liberté pendant des périodes plus ou moins longues et 25 journalistes agressés ou menacés dans l’exercice de leur profession
L’humanité a célébré hier lundi 2 novembre la journée internationale contre l’impunité des crimes contre les journalistes.
Dans son rapport annuel 2015, publié le même jour, à l’Hôtel Africana Palace, dans la commune de Lingwala à Kinshasa, l’organisation de défense et de promotion de la liberté de la presse Journaliste en danger (JED) a relevé au total 72 atteintes à la liberté de la presse à l’endroit des professionnels des médias en RD Congo, contre 99 cas l’année précédente.
Ce rapport note deux journalistes tués (Robert Chimwami Shalubuto, de la RTNC/Goma et Soleil Balanga, de la Radio communautaire de Monkoto), 10 journalistes incarcérés, 12 journalistes interpellés, 8 journalistes agressés, maltraités ou torturés, 13 journalistes menacés ou harcelés, 3 pressions administratives, judiciaires, ou économiques ainsi que 25 entraves à la libre circulation nationale ou internationale de l’information.
La palme d’or revient à la ville-province de Kinshasa, avec 29 cas, suivi du Nord-Kivu avec 15 cas, du Sud-Kivu avec 12 cas, de l’Equateur et du Kongo Central avec 3 cas chacune, du Kasaï Oriental avec 2 cas et des provinces de Tshuapa, du Kwilu, de la Tshopo, de l’Ituri, du haut-Katanga, du Lualaba, du Sankuru et du Kasaï central avec 1 cas chacun.
Les chiffres livrés dans le rapport, qui couvre la période du 2 novembre 2014 au 1er novembre 2015, montrent aussi que les cas de pressions et de censures exercées sur les médias ainsi que les journalistes par les pouvoirs publics représentent 38% des attaques contre les médias, soit le record des violations.
Au moins 22 journalistes, soit 30% des professionnels des médias, ont été privés de leur liberté pendant des périodes plus ou moins longues et 25 cas de journalistes agressés ou menacés dans l’exercice de leurs professions ont été enregistrés.
Ce rapport montre aussi que les années pré électorales sont des moments de grandes intolérances politiques. Dans un rapport publié par Reporters sans frontières en février 2015, la RDC a été classée 150ème sur 180 pays à travers le monde.
Pour mieux édifier les chevaliers de la plume et du micro, un échange a été animé par Ghislain Mwehu Kahozi, procureur près le tribunal de paix de Kinkole et Godefroid Kabongo Nzengu, avocat au barreau de Kinshasa/Gombe. On rappelle que depuis 1998, année de la création de JED, au total 1813 cas d’atteintes à la liberté de la presse ont été documentés en RD Congo.
Par Aimé Tuti