Découpage : le plus dur est devant nous !

Mardi 14 avril 2015 - 08:05

C’est irréversible. C’est plié même. Plus qu’une question de jours et les nouvelles provinces auront leurs nouveaux animateurs. En commençant par le très symbolique Katanga. Qui, d’emblée, s’opposerait à cette mécanique huilée par la Constitution ? Qui, a priori, trouverait à redire dans une démarche qui a vocation à rapprocher le gouvernant du gouverné ? Qui, finalement, ramerait à contre courant au point d’obstruer la bonne gouvernance qui est l’enjeu majeur du démembrement des provinces-pays ?
Seulement, voilà, le découpage territorial et la décentralisation ne relèvent pas que de simples décrets et descentes sur le terrain. L’érection de nouvelles provinces ne se réduit pas non plus à la pléthore de " candidats gouverneurs " qui rasent déjà les murs des hauts lieux du pouvoir à Kinshasa en quête de parrains. Du pain béni pour les faiseurs de rois. De l’emploi garanti pour tous les chômeurs politiques et leurs dépendants.
La réussite du découpage tiendra principalement à la viabilité de futures provinces. C’est-à- dire à la capacité de ces entités à améliorer l’ordinaire du Congolais lambda. Ce qui postule une préparation en amont de l’opération. Or, il n’est pas besoin d’être grand clerc pour constater qu’en dehors des textes, rien de concret n’avait été entrepris au préalable pour faire de nos districts, dépourvus de presque tout et pour la plupart sans la moindre capacité productive, des provinces au sens constitutionnel du terme.
Déjà certaines de provinces actuelles -pour ne pas dire la majorité- peinent à soutenir leur propre budget et à contribuer au budget de l’Etat . Outre les ’aspects liés aux ressources, à l’intendance, il y a le volet " cohabitation, qui dans certaines provinces à forte pesanteur communautaire, le découpage n’ira pas sans déchirements.
Moralité : sur le front du découpage, le plus dur n’a même pas encore été effleuré. Le risque est fort et quasi évident de voir les nouvelles provinces fonctionner au mieux comme des boulets au pied du gouvernement central et au pire comme des bombes sociales à retardement. José NAWEJ