Emergence des coopératives d’Epargne et de Crédit en RDC : Enjeux et opportunités ". Tel est le thème de la première journée des COOPEC qui se clôture cet après-midi au centre CEPAS à Gombe. Ouvertes hier mercredi par le gouverneur de la Banque Centrale du Congo, ces assises sont organisées par l’Association professionnelle des coopératives et de crédit (APROSEC) en collaboration avec le PNUD et l’ambassade de Suède en RDC.
Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, qui a ouvert ces travaux, s’attend à assister, dès l’année prochaine à la montée en puissance du secteur de la micro finance avec l’émergence, sur toute l’étendue du pays, des institutions viables, professionnelles et pérennes. Pour ce faire, le gouverneur de la Banque centrale du Congo a estimé que chaque secteur doit jouer le rôle dans la partition : les coopératives, suivie du gouvernement, de la BCC et les partenaires au développement.
Le gouverneur de la BCC est d’avis que le thème choisi cadre parfaitement avec la vision de son institution sur l’amélioration de l’inclusion financière de la RDC. Inclusion qui passe impérativement par le secteur microfinance solide, professionnel, viable et surtout pérenne. Ce secteur doit être à même d’offrir des services financiers adaptés et de qualité aux personnes exclues du système bancaire classique, de manière à leur permettre de financer des activités génératrices de revenu susceptibles de les sortir de la pauvreté.
Pour le patron de l’Institut d’émission, le secteur de la micro finance constitue un maillon indispensable et incontournable pour l’amélioration de l’inclusion financière de la RDC.
Selon Déogratias Mutombo, les institutions du système financier décentralisé sont appelées, au regard de la taille du pays et de problèmes d’infrastructures auxquels le pays fait face, à jouer un rôle primordial dans l’offre des produits et services financiers aux populations exclues à ce jour du système financier et dans la contribution au développement économique de la RDC. Ce, en vue d’améliorer le bien-être de la population congolaise.
DES PROGRES ENCOURAGEANTS
Déogratias Mutombo a fait mention des défis que les COOPEC doivent relever pour atteindre l’émergence tant souhaitée. Il a entre autres noté la qualité de la gouvernance dans les institutions. A ce sujet, le gouverneur de la BCC a souligné que nul n’est censé ignorer que la bonne gouvernance participe à la protection des dépôts, contribue à l’efficacité de la supervision et à la solidité du secteur dans son ensemble. Les autres défis sont la qualité du portefeuille de crédit et la fiabilité de données comptables et financières.
LA PLACE DES MICRO FINANCES
Pour l’’autorité de régulation, le secteur de micro finances connaît à ce jour des avancées significatives mais, plusieurs défis sont à relever pour sa contribution à l’amélioration du bien-être social de la population. Plusieurs indicateurs clés justifient cette situation. Il s’agit notamment du nombre d’institutions passé de 142 en 2013 à 125 structures financières de proximité à ce jour. Les coopératives représentent 84,0% de l’ensemble d’acteurs. Une progression des activités de 11,6% en 2014 contre 19,7 une année plus tôt.
Le total bilantaire est passé de l’équivalent en FC d’USD 228,6 millions en 2013 à 255,1 millions, dont les institutions mutualistes représentent près de 58%. Comparé au total bilantaire du secteur financier, la part de la micro finance s’est maintenu aux environs de 5,2% en 2014. Un accroissement de l’encours de crédit de 15,9%, s’établissant à l’équivalent en FC d’USD 136,4 millions en 2014 contre USD 117,7 millions une année plus tôt. La part des coopératives d’Epargne et de crédit a été de 58,5%. Une mobilisation de l’épargne dont le chiffre est passé de l’équivalent en FC d’USD 162,3 millions en 2013 à USD 172,9 millions en 2014, soit une augmentation de 6,5, la part des institutions mutualisées étant établies à 77,7%.
Par ailleurs, l’autorité monétaire affirme que les progrès accomplis sont positifs et encourageants. Le gouv Déogratias Mutombo a soutenu que le secteur de la micro finance sur l’ensemble du système financier s’inscrit en hausse et contribue à la fourniture des services et produits financiers à une frange non négligeable de la population.
Selon le PCA d’APROSEC Déo Katulanya, cette première rencontre est une journée de partage d’informations et d’échanges destinée à promouvoir les différentes COOPEC. Il a salué l’apport de la BCC qui va contribuer à l’émergence des coopératives en RDC. A l’en croire, le souci est que tous les citoyens du monde accèdent au service financier de base.
D’après lui, APROSEC veut être la vitrine du monde coopératif en RDC. Elle travaille à façonner un secteur des coopératives d’Epargne et de crédit professionnel, fort et viable. Elle s’attèle aussi à renforcer les capacités techniques des COOPEC en vue de leur professionnalisation.
Les matières abordées portent notamment sur les coopératives d’épargne et de crédit, inclusion financière et développement ; réglementation et autorégulation des COOPEC, apport des partenaires techniques et financières à la promotion des COOPEC.
Les participants à cette journée sont venus de huit provinces de la République. Mathy MUSAU