Dialogue : à la recherche d’un consensus

Lundi 1 juin 2015 - 06:08

L’Udps partante. Mais, l’Unc, le Mlc,... rejettent les consultations amorcées
samedi dernier par le Chef de l’Etat.
* Celui-ci doit réussir le pari d’un forum inclusif.
* Martin Köbler, qui soutient ces pourparlers, offre ses bons offices.

Le Raïs Kabila a effectivement commencé ses consultations de pré-dialogue samedi dernier avec les confessions religieuses et les chefs coutumiers. Mais une bonne partie de l’Opposition politique avec l’Unc et le Mlc en tête ne sera pas de la partie. C’est du moins ce qu’ils ont annoncé à l’issue de leur réunion tenue vendredi dernier sous la modération de Delly Sesanga de « Envol ».

Ils trouvent inopportun ce Dialogue convoqué par Joseph Kabila et préfèrent plutôt privilégier les consultations commencées depuis la semaine dernière avec la CENI au sujet du calendrier électoral. Le Raïs aura fort à faire pour gagner l’ensemble de la classe politique à la cause du dialogue.
Car le dialogue qu’il appelle de tous les vœux doit être inclusif pour ne pas ressembler aux Concertations nationales. Il est placé face à ce pari d’inclusivité. Il est appelé à trouver un consensus avec tous les groupes politique et sociaux qui comptent pour ratisser large.
Mais l’adhésion de l’Udps de Tshisekedi Wa Mulumba avec son assise sociologique sans commune mesure avec le groupe de l’Unc et le Mlc donne une dimension particulière au dialogue à venir. Avec l’implication du leader de l’Udps, la légitimité de ses conclusions est d’avance assurée.

LA COUVERTURE SOCIOLOGIQUE TOUJOURS VASTE
On peut se retrouver dans un dialogue MP-Udps et ses alliés et la Société civile. La couverture sociologique est toujours vaste. Mais malgré cette assurance, le Raïs Kabila doit tout mettre en œuvre pour convaincre ceux dont les thèses sont hostiles au dialogue. Les arguments ne manquent.
Ils ne peuvent pas tourner le dos au cadre pour échanger et continuer des consultations avec la CENI sur le calendrier électoral. La question du calendrier est si complexe qu’il dépasse le seul petit cadre de la CENI.
Quand on prend par exemple seulement l’exigence de l’enrôlement des nouveaux majeurs, près de 7 millions selon les estimations des spécialistes, il bousculera tout le calendrier électoral. Mais il dépasse la seule CENI. Il est justement du ressort du Dialogue.
Ce n’est qu’autour d’une table que tous peuvent y remedier. Tous doivent donc pend part au dialogue afin d’assurer son inclusivité pour des élections apaisées. Tout le monde doit y prendre part. Le dialogue doit être l‘affaire de tous, sans exception.
Il y a pourtant moyen de ramener sur la table toutes les craintes légitimes exprimées. Comme par exemple la problématique du glissement de la date constitutionnelle. Il y a surtout moyen d’obtenir un consensus pour ne pas dépasser cette date constitutionnelle.
Beaucoup d’autres parties prenantes y compris l’Udps sont dans la même exigence. Il y a lieu de créer une dynamique anti-glissement au dialogue plutôt que de pratiquer la politique de la chaise vide en le boycottant. Ce, d’autant que toutes les forces politiques de l’Opposition et des franges importantes de la population sont contre le glissement.
Le groupe Unc, Mlc, ENVOL et ECIDE est donc tenu d’aller au dialogue pour faire valoir leur point de vue du grand nombre qui est de s’opposer à tout probable glissement de la date constitutionnelle de la fin de la mandature.
Par ailleurs vendredi dernier, à la commémoration de la journée du casque bleu, le chef de la Monusco Martin Köbler a donné son avis sur le dialogue entre Congolais préconisé par le Président joseph Kabila.
Il est favorable à la tenue de ce forum car les Congolais doivent se parler. Ils font face à plusieurs défis surtout l’insécurité à l’est et particulièrement à Beni avec les massacres des ADF/NALU. Köbler offre du reste ses bons offices pour la tenue de ce dialogue. Certains continuaient à se demander si c’est le même dialogue prévu dans l’Accord-cadre de Nairobi. C’est le même. Celui-là même qui doit mettre autour d’une même table les seuls Congolais avec ou sans médiateur externe. KANDOLO M.