Difficile pari de la RDC d’atteindre l’émergence sans l’augmentation des recettes dans le secteur minier

Jeudi 11 décembre 2014 - 17:19

Rapport sur la situation économique et financière 2014.

Pour cette édition, le document couvre une variété de sujets allant des développements des indicateurs macroéconomiques à l’évolution des indicateurs sociaux et de pauvreté, de même qu’il peut inspirer le gouvernement dans ses efforts pour le développement du pays!

La RD Congo connait une situation macroéconomique performante et continue à afficher de forts taux de croissance grâce notamment au dynamisme du secteur minier. Mais cette croissance dans le secteur minier et des ressources naturelles ne traduit cependant pas une forte mobilisation des recettes, dont le gouvernement congolais a besoin pour soutenir son développement à long-terme.

C’est ce qui ressort du « Rapport sur la situation économique et financière 2014″ fait par une équipe de la Banque mondiale sur la RD Congo publié au cours d’une cérémonie organisée hier mercredi 10 décembre 2014 au restaurant Roméo-Golf dans la commune de la Gombe à Kinshasa.

En présence de plusieurs personnalités du pays et étrangères, l’économiste en chef et représentant résident a.i de la BM, Emmanuel Pinto Moreira, a remis symboliquement ce rapport au représentant du Premier ministre congolais, le directeur de cabinet adjoint Vincent Ngonga Zinga.

Le « Rapport de suivi de la situation économique et financière 2014″ relève que la RD Congo ne peut pas devenir un pays émergent sans l’augmentation de la mobilisation des recettes dans le secteur minier. C’est ainsi que le » diracaba » Vincent Ngonga a remercié l’équipe de la représentation de la BM à Kinshasa pour la production du rapport et a salué le partenariat entre la RD Congo et cette institution financière internationale.

Aussi pour lui, ce rapport va améliorer et augmenter la qualité instrumentale des stratégies du gouvernement, tout comme il peut inspirer le gouvernement dans ses efforts pour le développement du pays. Cela, même si le gouvernement a pris une avance sur les analyses et propositions formulées dans le rapport.

L’économiste en chef Emmanuel Pinto a relevé qu’au-delà de la revue des développements économiques, le rapport présente les principaux résultats des travaux analytiques de la BM en RDC et replace dans un contexte d’évolution de l’économie sur le long terme. Il a, en outre, indiqué que cette édition du rapport couvre une variété de sujets allant des développements des indicateurs macroéconomiques, jusqu’à l’évolution des indicateurs sociaux et de pauvreté.

Le rapport s’adresse ainsi à une large audience qui comprend les décideurs, les milieux des affaires, les différents partenaires locaux et internationaux du développement, les acteurs de la société civile, les milieux académiques et les praticiens de l’analyse économique et financière. Le représentant résident a.i a été assisté dans la publication du rapport par certains de ses collègues de la BM, l’économiste principal Chadi Bou Habib et l’économiste résident Moïse Tshimenga Tshibangu.

Messages du rapport

L’économiste principal Emmanuel Pinto a résumé à quatre les messages du rapport. Il s’agit de la performance de la situation macroéconomique, la soutenabilité macro-budgétaire à long terme, des vulnérabilités et fragilités importantes ainsi que la nécessité de disposer d’une stratégie cohérente, fédératrice et unique.

Il a parlé, à cet effet, d’une forte croissance économique suscitée par l’essor du secteur minier, une politique monétaire qui assure la stabilité des prix et secteur qui se développe de manière progressive et une balance extérieurs qui s’est améliorée mais demeure vulnérable aux chocs externes et internes ; mais aussi d’une politique budgétaire prudente qui favorise la stabilité, mais rendue vulnérable en raison d’une faible mobilisation des recettes, ainsi que des résultats macroéconomiques et financiers dont la soutenabilité sur le long terme est loin d’être assurée. A ce niveau, il a été indiqué que, la RDC dispose des réserves internationales de huit mois alors que la moyenne pour les pays pauvres est de 15 mois.

Le rapport s’est préoccupé, par ailleurs, de l' »Enquête 1-2-3″ qui relève les défis et les opportunités de la RD Congo. Ainsi les synergies entre infrastructures, mines et indicateurs sociaux soulignent la nécessité d’une action publique intégrée pour améliorer les indicateurs du développement humain.

L’infrastructure routière accroit l’accessibilité des communes, y compris aux services sociaux, et permet l’amélioration du niveau de vie, soulignant ainsi l’importance de l’investissement public. Pour les mines, elles ont un effet ambivalent permettant la hausse du niveau de vie mais peuvent générer également beaucoup d’externalités négatives, d’où l’importance du rôle régulateur de l’Etat.

Ainsi donc, les défis qu’affronte la RDC sont de nature structurelle et couvrent un large spectre de domaines économiques et sociaux interdépendants.

Il faut alors briser le cercle vicieux qui exige une présence de l’Etat, sous forme sécuritaire mais aussi pour créer des opportunités de développement durable pour la population. Pour alors maximiser l’impact de l’intervention de l’Etat, il convient de regarder les indicateurs sociaux et de revenus qui montrent les pistes optimales d’intervention.

C’est dans ce cadre que, la mobilisation des recettes des secteurs des ressources naturelles est indispensable pour financer le développement à long terme et maintenir la stabilité macroéconomique. Surtout que la RDC dispose des ressources potentielles pour son développement, et le soutien international ne devrait être qu’un catalyseur permettant d’initier les politiques nécessaires.

Par Lucien Kazadi T

 

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