FARDC-Monusco : les droits de l’homme bloquent !

Jeudi 12 mars 2015 - 12:17

Avant de se rendre à New-York, siège de l’Organisation des Nations-Unies(ONU), Martin Köbler, le représentant spécial de Ban ki-moon dans notre pays, a exposé les grandes lignes de son rapport sur la RD Congo à la presse, hier mercredi 11 mars 2015 au Quartier général de la Mission des Nations-Unies en RD Congo(Monusco). Document qui sera présenté devant le Conseil de sécurité de l’ONU, en vue d’agréer le renouvellement du mandat de la Mission, il comporte, selon lui, des sujets importants : la réduction des effectifs des forces onusiennes en RDC, l’avenir de la Brigade internationale d’intervention, le DDR, le soutien de la Monusco aux élections, etc. « La décision sur le renouvellement du mandat de la Monusco va intervenir avant le 31 mars 2015… », a-t-il annoncé.

Rappelant les relations tendues entre la Monusco et le Chef de l’État, Joseph Kabila, Martin Köbler a fait noter que les divergences portent notamment sur la réduction des effectifs et les questions des droits de l’homme. « Nous avons réagi contre la nomination de deux généraux et non coupé l’assistance. Maintenant, nous sommes en dialogue avec le gouvernement pour régler cette affaire. Nous avions mis en place une planification excellente contre les FDLR, maintenant c’est bloqué. Avec le gouvernement, nous partageons les mêmes préoccupations: le soutien aux FARDC et la protection des droits de l’homme », a indiqué le patron de la Monusco, soulignant au passage sa fierté de servir dans une institution qui protège les droits de l’homme, les principes démocratiques et les vulnérables.

Afin d’éviter ce genre de désagrément à l’avenir avec l’exécutif national, Martin Köbler a déclaré que la Monusco a préconisé un vrai dialogue avec son partenaire. « Nous lui avons transmis des informations afin d’améliorer la transparence. Nous avons beaucoup à offrir ; il faut un dialogue stratégique permanent avec le gouvernement pour aplanir les divergences. Nous voulons changer les règles internes conjointement avec le gouvernement… », a-t-il dit.

Qu’arrivera-t-il si chacune des parties campait sur sa position dans ce bras de fer ? En guise de réponse, Martin Köbler a insisté sur le fait que les casques bleus sont en RDC pour combattre les forces négatives, mais aussi protéger les droits de l’homme. « Nous gardons ces principes et soutenons le gouvernement dans sa mission de protéger les droits de l’homme », a-t-il tranché.

Au sujet de la réduction des effectifs, il a déclaré qu’il y a nécessité de dégraisser la Monusco qui coûte annuellement plus d’1,4 milliard USD. Cependant, il faut discuter de la « vitesse » et du nombre avec le gouvernement. D’ores et déjà, il convient de noter que le gouvernement demande une réduction de 7000 hommes, alors que la Mission entrevoit le départ de 2000 hommes, dans un premier temps.

Concernant l’assistance électorale, Martin Köbler a indiqué que l’organisation de 7 scrutins jusqu’en novembre 2016 est un programme ambitieux qui nécessite une assistance « en toute confiance avec le gouvernement ». « Plus d’un milliard de dollars, c’est assez cher. La Communauté internationale va vérifier les détails. Nous n’interférons pas dans les affaires internes du pays, mais avons intérêt à avoir les élections paisibles et bonnes comme l’avait dit le président de la République lui-même…», a-t-il indiqué. Tshieke Bukasa

 

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