L’Angola envisage réduire la dépendance de son économie au pétrole

Mardi 11 novembre 2014 - 09:55

Conformément à la tradition, l’ambassadeur de la République d’Angola à Kinshasa s’est entretenu ce lundi 10 novembre avec la presse congolaise à l’occasion du 39ème anniversaire de l’accession de son pays à la souveraineté nationale et internationale.
C’était l’occasion pour l’ambassadeur Emilio Guerra de présenter son pays aux journalistes de Kinshasa. Cela sur tous les plans : politique, diplomatique, socioéconomique, culturel.

Au plan politique, puisant dans le discours de son chef de l’Etat prononcé à l’ouverture de la session parlementaire le 15 octobre dernier, il a affirmé que la situation est stable. La paix se consolide tous les jours grâce à l’esprit de tolérance, de compréhension, et pardon mutuel dont les Angolais font montre en se dépassant de leurs opinions politiques ou croyances religieuses.
Ce qui justifie la campagne de conscientisation et d’éducation civique que mènent depuis quelque temps les partis politiques, la société civile, et les églises auprès de la population.

Au plan social, le pays vient de réaliser pour la première fois depuis son accession à l’indépendance le 11 novembre 1975, le recensement général de la population et de l’habitat. Les résultats indiquent que l’Angola a 24 millions d’habitants, dont 52% constitués des femmes.
« Avec ces données statistiques, maintenant l’Angola dispose d’une base crédible qui lui permettra de tracer une politique nationale de la population, d’aménagement et du développement du territoire essentiel pour la recherche des voies qui permettent d’atteindre les objectifs du Plan National de Développement en cours », a lâche le représentant de l’Etat angolais en RDC.

Dans le domaine économique et financier, il a informé que son pays note une bonne santé avec la chute de l’inflation. Elle est passée de 7,7% en 2013 à 6,9% au premier semestre 2014. Soit le taux le plus bas enregistré depuis la fin de la guerre civile en 2002.
La fausse note dans ce chapitre, c’est la chute du cours du pétrole dont le baril se négocie actuellement entre 81 et 85 dollars. Alors que le budget national de l’exercice 2014 en cours, était élaboré sur la base de 98 dollars le baril. Conséquence : le PIB connaît une baisse de 3,5%.
Malgré la croissance de 8,2% relevée dans les autres secteurs, cela reste insuffisant pour compenser le déficit dû à la baisse de la production et du prix du baril de pétrole, a-t-il indiqué.

Face à la situation, le gouvernement est en train d’étudier comment débarrasser l’économie de cette dépendance pétrolière.
« La chute des recettes pétrolières conditionne déjà les recettes publiques, exigeant une prise de mesures exceptionnelles pour garantir une rationalisation des dépenses, et la perception des recettes dans les secteurs non pétroliers jusqu’à la fin de cette année.
La durabilité du développement de l’Angola suppose la nécessité de réduire l’actuelle dépendance de notre économie du pétrole brut. Diversifier l’activité économique et la production, en particulier, va de soi avec notre futur et notre indépendance nationale ».

Parlant de la politique extérieure, il a renseigné que l’Angola venait d’être membre non permanent du Conseil de sécurité, hormis le fait que Luanda préside la CIRGL.
Les différentes actions diplomatiques menées par le pays dans cette sous-région, tout comme des interventions militaires au-delà de cet espace, ont été rappelées par l’orateur qui affirme la volonté de Luanda pour la recherche de la paix à travers le continent, singulièrement dans les Grands Lacs.
A la préoccupation de savoir si l’Angola, en sa qualité de président en exercice de la CIRGL, est disposée à participer au désarmement forcé des FDLR tel qu’envisagé par le Conseil de sécurité d’ici le 2 janvier 2015 ? L’ambassadeur a fait savoir que la participation revêt plusieurs dimensions. Avant d’affirmer que celle financière est du moins effective. En clair, Luanda n’enverra pas de troupes en RDC. Mais, participera au budget.
Dom

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