Les confessions religieuses débattent des stratégies pour la réussite des élections à Washington

Mercredi 18 novembre 2015 - 12:17

Eventuel premier transfert pacifique et démocratique du pouvoir en RD Congo
La structure internationale NED qui a organisé cette rencontre, veut faire savoir son intention de travailler avec ces églises qui trainent des masses pour que ces dernières votent de manière responsable!

Un forum sur le processus électoral en RD Congo a été organisé à Washington DC, aux Etats-Unis d’Amérique, où les confessions religieuses, à travers leurs représentants, ont eu une franche discussion sur les stratégies envisagées pour la réussite des prochaines élections au pays.

La rencontre a été organisée par la structure internationale NED (National Endowment for Democracy), basée dans cette même ville de Washington DC, le 5 novembre 2015, et a permis, outre les représentants des confessions religieuses pour la plupart membres de la Commission de l’intégrité et de la médiation électorale (Cime), à plusieurs organisations internationales de participer à la discussion.

Mêmes certaines organisations nationales ont aussi pris part à la rencontre et un politique, le président de l’Ecidé, Martin Fayulu, en séjour aux Etats-Unis d’Amérique, dans un cadre personnel.

Ainsi, les intervenants ont été le révérend André Milenge Mwenelwata, 2ème vice-président de l’Eglise du Christ au Congo (ECC), et chef de la délégation des confessions religieuses, l’abbé Donatien Nshole, secrétaire général adjoint de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo), et l’experte Grâce Lula, coordonnatrice de la Lifded (Ligue des femmes pour le développement et l’éducation à la démocratie), en sa qualité de la secrétaire permanente adjointe de l’Aeta (Agir pour des élections transparentes et apaisées), ainsi que Monseigneur David Kekumba Yemba de l’Eglise méthodiste unie du Congo et vice-président de la Cime.

Les autres intervenants n’ont pas fait le déplacement, le cas du tout nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Corneille Nangaa, lui qui était pris dans les tractations pour sa nomination à la tête de la centrale électorale congolaise, du représentant de la Communauté islamique au Congo, Cheikh Abdallah Mangala, représentant légal honoraire de cette confession religieuse qui avait obtenu en retard son visa pour les Etats-Unis d’Amérique, et le représentant de la Monusco, David Gressly empêché.

C’est d’ailleurs l’experte Grâce Lula qui a procédé à la restitution de cette rencontre de Washington au siège de la Lifded, situé sur l’avenue Mobutu, au quartier Sans-fil, dans la commune de Masina à Kinshasa.

Objectif du forum

Plusieurs sujets ont été débattus. Il faut dire que le forum a été organisé en cette période où la RD Congo se prépare à entamer un cycle électoral sans précédent qui pourrait aboutir au premier transfert pacifique et démocratique du pouvoir en RD Congo depuis son accession à l’indépendance.

C’est ainsi que les principaux leaders des confessions religieuses du pays, par le biais de la Cime, ont été associés compte tenu du rôle important qu’elles jouent dans le processus électoral congolais. Des élections qui vont être organisées, en outre, dans un contexte particulier du découpage territorial de certaines provinces. Une autre situation qui risque d’aggraver la complexité de l’organisation de ces scrutins.

Pour NED, de la même manière qu’elle travaille depuis longtemps avec des ONG défense des droits de l’homme, de l’éducation civique et électorale ainsi que de la gouvernance, elle veut s’associer aux confessions religieuses pour les soutenir et les accompagner dans le travail de l’éducation civique et électorale. NED a voulu, à travers cette rencontre, faire savoir son intention de travailler avec ces confessions religieuses qui trainent les masses et ont aussi une ascendance sur ces masses populaires. Elles qui drainent la masse et sont représentées partout au pays (dans les coins et recoins de la RD Congo), même la où l’Etat n’est pas présent.

Elles ont la capacité d’inviter la population à prendre sa responsabilité et travaillent en synergie sur la question électorale et de l’éveil de conscience citoyenne. Ce qui peut faire changer beaucoup en RD Congo.

De cette façon, l’action ayant été posée en avant, les citoyens ne peuvent que voter en toute responsabilité. La structure NED a voulu, en outre, susciter d’autres organismes internationaux dans sa démarche sur l’intérêt et la nécessité d’appuyer les confessions religieuses congolaises dans le travail de l’éducation civique et électorale.

Pour rappel, la structure NED avait organisé en 2014 le même genre de rencontre, où cette fois-là, les acteurs politiques congolais de l’opposition et de la majorité ont été associés pour débattre toujours du processus électoral congolais.

Pendant les travaux du dernier forum, le premier panel a abordé « le rôle des confessions religieuses dans l’éducation civique et l’observation des élections ».

Ce qui a donné l’occasion au débat sur quelques sujets comme les ressources nécessaires pour que les confessions religieuses mettent en œuvre des programmes d’éducation électorale, les ressources nécessaires pour que les confessions religieuses observent efficacement les élections, les effets du découpage des provinces sur le processus électoral, la mesure dans laquelle la communauté internationale devrait contribuer à l’observation des élections en RDC et les leçons apprises des autres pays africains.

Le deuxième panel s’est attelé sur la prévention et la médiation des contentieux électoraux, dans lesquels quelques sujets ont été aussi débattus à savoir; la stratégie des organisations religieuses pour décourager les citoyens de se livrer à des actes de violence pendant le processus électoral, le calendrier pour l’établissement des organes locaux d’arbitrage de contentieux électoraux, les mesures de protection requises pour les groupes les plus vulnérables comme les femmes et les enfants, ainsi que les leçons tirées de l’engagement de la communauté internationales dans l’arbitrage des contentieux électoraux en Afrique.

Par Lucien Kazadi T