Les organisations des droits de l’homme montent au créneau

Lundi 20 octobre 2014 - 12:23

Deux jours après l’annonce de la décision du gouvernement de la République Démocratique du Congo de faire partir  du sol congolais, Scott Campbell, directeur du Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, les organisations de promotion  et de défense des droits de l’homme de la République ont suffisamment réfléchi et analysé la position prise par les autorités du pays. A cet effet, une quatre vingtaine des Ongdh ont signé une déclaration rendu public le samedi 18 octobre 2014 au siège de la Voix de Sans Voix à Kintambo.

Dolly Ibefu (de la Voix de Sans Voix), Emmanuel Kabengele wa Kalonji (Réseau pour la Réforme du Secteur de  Sécurité et de Justice), Jonas Tshombela (Nouvelle Société Civile) et Ida Sawer (chercheur sénior de la Human Rights Watch pour la région des Grands Lacs), ces personnes ont représenté les organisations signataires.

Dans ce document,  les organisations ont exprimé leur mécontentement suite à cette décision. Elles ont, en outre, garanti leur soutien à Scott Campbell. Cette décision fait état d’un rapport que le BCNUDH a publié suite au déroulement des opérations «Likofi 1 et 2» lancées par les autorités du pays et exécutées par les éléments de la Police Nationale Congolaise. Pour eux, les opérations  Likofi n’étaient pas du tout mauvaises.

Cependant, elles déplorent les dérapages dans le chef des éléments de la police lors de l’exécution desdites opérations. Puisqu’elles estiment que « le respect des droits de l’homme » est un devoir et une obligation pour les pays qui ont ratifié cette convention.

Selon elles, le bureau conjoint n’a fait que relayer ce qui était déjà révélé par les autres organisations œuvrant dans le même secteur. Cependant, la publication du rapport du BCNUDH a pris du temps avec des statistiques bien précises. Son contenu ne sort ni de l’ordinaire, ni de l’imaginaire. C’est du vrai puisque la population congolaise elle-même est le témoin oculaire des événements. Et, il y a des familles victimes.

Quant à l’opération « Likofi 3 », les organisations sont tout à fait d’accord avec son lancement, mais, elles voudraient tout simplement que cela soit exécuté en toute sérénité et respect des droits humains.

Elles rappellent aux autorités congolaises que la République démocratique du Congo a ratifié plusieurs instruments juridiques internationaux qui l’obligent à enquêter sur toutes les allégations des violations des droits des humains et de poursuivre dans le délai raisonnable tous les présumés auteurs desdites violations.

Ainsi elles rejettent toute forme de politique gouvernementale qui viserait à assurer aux membres des forces de sécurité, l’impunité des violations graves des droits de l’homme et banaliser les souffrances de victimes.

         Elles ont, en outre, déclaré qu’elles condamnent vigoureusement les déclarations de certains membres du gouvernement tendant à banaliser la gravité des exactions commises contre les populations civiles à l’occasion de l’opération « Likofi », et qui s’attaquent gratuitement aux avtivistes des droits humains pour protéger leurs intérêts égoïstes. L’un des orateurs a par ricochet fait allusion à l’attaque du couvent des sœurs à Lodja. Une action qui serait diligenté par les militants  de la Majorité. Il a fait savoir que la VSV a fait des enquêtes et a interrogé les victimes sur place.

Une démanche à tous les niveaux

 

       Enfin, les organisations non gouvernementales des droits de l’homme ont pris la ferme résolution de poursuivre leurs actions, afin de porter à la connaissance de l’opinion tant nationale qu’internationale toutes les exactions qui se commettent en RDC et de faire poursuivre leurs auteurs par tous les moyens légaux. En conséquence, elles recommandent au Conseil de Sécurité des Nations Unies de saisir la Cour Pénale Internationale (CPI) pour enquêter sur tous les cas relevés dans le rapport des Nations Unies en vue de poursuivre tous les auteurs matériels et intellectuels des crimes contre l’humanité et crimes de génocide perpétrés par certains policiers et autres agents de services de sécurité de la RDC lors de l’opération « Likofi ».

Dorcas NSOMUE