Les policiers congolais de la MINUSCA «menacés» par leur hiérarchie à Kinshasa

Mercredi 17 août 2016 - 05:46
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Cent cinquante policiers du contingent congolais qui avaient presté en République centrafricaine (RCA) se disent menacés à Kinshasa par leur hiérarchie pour avoir réclamé leur solde de 25 mois. Ces policiers avaient servi sous le  mandat de l’Union africaine et de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA).

L’un d’eux a affirmé mardi 16 août à Radio Okapi que le contrat qui les liait à ces deux instances, stipule qu’ils devaient toucher  leurs indemnités aussitôt rentrés en RDC. Il s’agit, selon lui, de 1 330 dollars américains par mois à chacun, hormis les primes.

«Nous sommes revenus au pays depuis bientôt huit mois, il n’y a personne pour nous dire où se trouve notre solde. On a écrit au Premier ministre [et] au commissaire général [de la police], comme le règlement nous le recommande. Mais, il n’y a personne qui a réagi», a indiqué ce policier sous couvert d’anonymat.

Il a par ailleurs signalé la détention des deux d’entre eux à la Légion nationale d’intervention (LENI) pour avoir revendiqué leur droit.

Il s’agit de «sous commissaire principal Nzapa Mapasa et sous commissaire Nyembo Kahozi», ont précisé les ex-membres du contingent Unité de police constituée de la RDC (UPC) en RCA dans une correspondance adressée au Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC.

«Nous chefs ont décidé de nous traquer pour que nous ne puissions pas demander notre droit. Puisqu’on a travaillé au nom du pays. Deux de nos compagnons d’armes sont aux arrêts, pour avoir revendiqué notre droit. Ils sont taxés de violation des consignes et d’indiscipline. C’est nous qui avons violé les consignes ou ce sont eux qui ont détourné notre droit ?», s’interroge la même source.

Ces agents de la Police nationale congolaise (PNC)  appellent à la protection des Nations unies.

«Nous sommes recherchés. Tels que nous sommes là, on ne peut plus sortir. Partout  aux alentours, il y a des [agents des] services de sécurité qui sont là à notre recherche», a affirmé l’un d’eux.

 

Contacté par Radio Okapi, le colonel Mwanamputu, porte-parole de la PNC, a affirmé que ces policiers avaient déjà touché « leur solde de cinq mois sur neuf » et qu’une procédure administrative était en cours à l’Union africaine pour apurer  leurs arrières de salaires.

Par ailleurs, a-t-il poursuivi, les  prétendues arrestations dont se plaignent ces policiers peuvent être dues à d’autres raisons, dont l’indiscipline.

Les policiers congolais de l’UPC sont rentrés à Kinshasa le 15 janvier 2016. Ils avaient été déployés à Bangui (RCA) le 12 décembre 2013 au plus fort de la crise, dans le cadre d’abord de la Force multinationale de l’Afrique centrale, puis de la Mission internationale se soutien à la Centrafrique et enfin  au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine depuis septembre 2014.​