L’Intersyndicale nationale du Congo adhère au projet de dialogue politique

Mardi 22 décembre 2015 - 11:37

Dans une déclaration rendue publique, hier lundi à Kinshasa, l’Intersyndicale nationale du Congo soutient le dialogue politique convoqué par le chef de l’Etat et « demande aux uns et autres d’y participer activement pour l’intérêt supérieur de la Nation ».

 

En République démocratique du Congo, le dialogue politique accapare l’actualité politique de ces derniers jours. Le dialogue annoncé par le chef de l’Etat est dans toutes les lèvres. Dans la mesure où la convocation de ce forum se confirme pour apaiser les tensions en prévision de prochaines élections, plusieurs couches professionnelles tentent d’apporter leur contribution pour baiser la voie qui mène au dialogue.

 

C’est le cas de l’Intersyndicale nationale du Congo, structure syndicale représentant l’ensemble des travailleurs, agents et fonctionnaires de l’Etat de la République démocratique du Congo. Au terme de sa réunion extraordinaire du lundi 21 décembre 2015, l’Intersyndicale nationale du Congo a passé en revue la situation générale du pays.

 

A l’analyse des faits relatifs à l’évolution de la situation politique, économique et sociale de l’heure, l’Intersyndicale nationale du Congo a marqué son accord au dialogue, estimant que c’est « une voie par excellence du règlement et d’harmonisation des conflits et de divergences». L’intersyndicale nationale du Congo pense qu’« en dehors du dialogue, toute autre vole de. violence ne fera qu’endeuiller les familles, détruire les infrastructures et renvoyer des centaines ou milliers de compatriotes au chômage ».

 

En affirmant son soutien au dialogue, l’Intersyndicale fonde ses convictions en référence aux événements récents du mois de janvier 2015 qui ont détruit, dit-elle, certaines installations économiques et 50 bus neufs en un seul jour. « L’expérience de ces dernières années depuis 1991 en passant par 2006 et 2011 ; et janvier 2015 ont démontré les limites et l’irrationalité des scenarii de voie de violence ou d’imposition des situations. Le sang a trop coulé dans ce pays et il est temps de travailler dans le sens de préserver les vies humaines », rappelle-t-elle dans sa déclaration.

 

L’intersyndicale relève de graves contradictions dans la démarche des acteurs politique. Il n’est pas explicable, note-t-elle, que les acteurs politiques qui, tous sont unanimes qu’il y a des problèmes dans le processus électoral et la fin du mandat du Président de la République, rejette en même temps toute initiative ou opportunité de débattre de ces problèmes ensemble ». En vantant les vertus du dialogue, l’intersyndicale souligne que « dans tous les pays démocratiques du monde, la seule voie par excellence préconisée pour le règlement de toit problème a toujours été le dialogue et notre propre histoire ne tarit pas d’exemples à ce propos ».

 

Aussi; rappelle-t-elle qu’« au niveau où nous en sommes aujourd’hui, il est sage que les politiciens puissent aussi se mettre à l’écoute des autres dont notamment les travailleurs, ceux-là même qui créent les richesses de ce pays et financent le gouvernement- par leurs impôts». Pour prévenir et éviter les scénarios du chaos, tels que les pillages des années 1990 engendrés par les conflits politiques de l’époque, « l’Intersyndicale nationale du Congo attire l’attention de tous les acteurs politiques sur la réussite du dialogue et rappelle que la RDC n‘est pas la propriété des politiciens qui doivent tous les temps imposer à tout un peuple pendant plusieurs décennies des spectacles de violence et de misère qui n’ont rien fait pour avancer dans le pays ».

 

Dans sa déclaration, l’Intersyndicale remonte aux premières années d’indépendance de la RDC, où le pays a connu sa première crise politique. Malheureusement, l’Intersyndicale s’indigne que « le résultat médiocre auquel chaque initiative abouti apporte indéniablement la preuve de l’incompréhension et de l’incompétence de la classe politique congolaise à trouver les réponses idoines aux questions réelles et vitales de notre société. Le pays est à nous tous, et les avis de tous doivent être pris en compte en lieu et place des avis égoïstes et partisans des seuls politiciens », lance-t-elle, comme pour défier tous ceux qui ont l’habitude de prendre en otage tout le pays au grand dam de la population.

 

Déterminée à barrer la route à tous ceux qui tenteront de détourner le dialogue de son objectif, l’Intersyndicale nationale du Congo annonce qu’elle « prendra cette fois ses responsabilités en mobilisant les travailleurs pour barrer la route à tout schéma qui ne tient pas compte du bien-être des populations en général et des travailleurs en particulier».

 

Par LP