Consécutivement à la répétitivité des massacres à Beni dans le Nord-Kivu (Est de Rd Congo), le noyau de la société civile de Mbau, cité située à une vingtaine de kilomètres d’Oicha en territoire de Beni, accorde « un ultimatum de deux jours, à dater de samedi 18 avril, aux Forces armées de la RDC ».
« Les FARDC doivent dire à la population ce qui se passe exactement en brousse », argumente la structure citoyenne qui insiste sur le fait qu’« il faut que les militaires donnent aussi la raison pour laquelle les massacres ont duré en territoire de Beni ».
Si rien n’est fait dans ce sens, les habitants du territoire de Beni, plus particulièrement ceux du secteur de Beni-Mbau, promettent de se rendre, eux-mêmes, « en brousse pour venger la mort des compatriotes innocemment tués ».
La population veut combattre les ADF
En plus de dernières tueries de jeudi, deux autres corps sans vie ont été découverts vendredi 17 avril 2015 à Tepiyomba, à 8 Km à l’Est de Mavivi-centre.
« Des jeunes de Mavivi ont voulu se rendre dans la brousse pour rechercher d’autres corps des personnes éventuellement tuées dans des champs. Mais, ils y ont été empêchés par des militaires FARDC », déplore Jean-Paul Ngahangondi, secrétaire de la société civile de Beni-territoire.
La tuerie de ces 2 jeunes gens est intervenue quelques jours seulement après la mort de 20 personnes exécutés à Matiba, Ambenge et Wikemo, à une dizaine de kilomètres de la ville d’Oïcha. Pendant ce temps, l’enterrement de certaines victimes, dont les corps gisaient encore dans la salle de morts de l’hôpital général de référence d’Oïcha, est intervenue vendredi dans cette ville.
Une colère insupportable
Un incident a été constaté avant l’inhumation de ces compatriotes. Une façon pour exprimer la colère que la population n’est plus en mesure de contenir. La Jeep du chef de secteur de Beni-Mbau a essuyé des projectiles lancés par la population. Ce véhicule portait des cercueils dans lesquels ont été placés les corps sans vie des civils tués dernièrement.
Des cris qui accompagnaient le jet de pierres, on pouvait entendre certains habitants demander aux autorités congolaises de « penser à la sécurisation des personnes au lieu de se contenter d’acheter des cercueils aux morts ».
En dépit de cette confusion, le chauffeur du véhicule a su se sauver de ce jet de cailloux.