Problématique du maintien en République Démocratique du Congo, de la Mission des Nations Unies (Monusco)

Mardi 8 décembre 2015 - 10:01

Créée le 24 Octobre 1945, au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’organisation des Nations Unies vient de célébrer avec faste, à travers le monde, ses septante ans d’existence.

 

Dans notre pays, des festivités se sont déroulées au Siège de la Monusco à la Gombe.

 

Prenant la parole en cette circonstance, le Vice-Premier Ministre, le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, représentant le Gouvernement, a tenu un langage franc et sans équivoque à l’endroit des autorités de la Monusco.

 

Je cite : « Les Forces Armées de la République démocratique du Congo et Policière ont acquis une maturité certaine. Il est temps que petit à petit, les Nations Unies, a qui le peuple congolais est, et, restera reconnaissant; commencent à réduire sa voilure, afin que la maturité acquise par les institutions de la Républi.que Démocratique du Congo, puisse davantage s’approfondir » fin de citation.

 

Quelques mois avant, le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, Raymond Tshibanda a longuement fustigé la mauvaise foi de nos partenaires Onusiens, relevée plusieurs fois. (cfr. Journal Le Maximum du 14 Août 2015).

 

Ce dernier est sorti de sa réserve en accordant un ultimatum d’une semaine à la Monusco pour qu’elle fasse preuve du bien-fondé de sa présence en République Démocratique du Congo ; faute de quoi a-t-il martelé, la République prendra ses responsabilités à ce sujet.

 

Il y a lieu de noter que depuis un temps, la brouille entre la République Démocratique du Congo, notre pays et la Monusco devient récurrente et préoccupe plus d’un congolais.

Les propos tenus au Conseil de Sécurité à New York par l’ancien Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC, Monsieur Martin Kobler relatifs à son rapport- bilan, n’a fait qu’envenimer la tension.

 

En effet, voulant convaincre les membres du Conseil de Sécurité de voter le maintien en République Démocratique du Congo, les troupes de la Monusco, il a avancé des arguments inacceptables selon lesquels la RDC, n’était pas encore Prête à assurer Seule, la sécurité de toutes ses frontières, étant donné l’immensité de Son territoire de plus des 2.340.000 Km2.

 

Aussi, les multiples richesses que regorgent la RDC, attirent la convoitise des voisins, pourquoi pas du monde.

 

Pour ce faire, il nous faut une Armée forte, capable d’intervenir à tout moment et sur toute l’étendue du territoire.

 

Lors du dialogue stratégique avec les Nations Unies, notre Gouvernement avait exigé tes retraits’ sans conditions de notre territoire des troupes Onusiennes jugées non actives sur les foyers des conflits.

 

Cette position avait poussée la Monusco à multiplier de prétextes pour n’est pas quitté notre pays.

 

Elle avait proposé un plan de retrait progressif par lequel ses Unités se transformeront en Forces de Soutien aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo, dans le programme de la réforme de la Police, de la Justice, des Services pénitentiaires, de l’Administration civile (cfr Journal Le Maximum).

 

Ce projet envisagé par la Monusco est inadmissible, car à ce jour la paix tarde à venir à l’Est de la RDC, alors que les troupes Onusiennes, bien équipées, y sont présentes.

A titre d’exemples, la Conseillère du Chef de l’Etat, en matière de violences sexuelles faites à la femme, Madame Jeannine Mabunda, a déclaré dernièrement que les cas des viols se sont multipliés dans le pays, plus spécialement à l’Est.

 

Devant cette situation déplorable, le Président de la République, Commandant Suprême des Forces Armées et de la Police Nationale, a lancé un appel vibrant à la jeunesse congolaise de s’engager nombreux sous le drapeau en vue de renforcer les effectifs des Forces Armées, conditions sine qua non, de l’émergence d’une Armée dissuasive, combative et présente sur l’ensemble de la République.

 

En prévision des prochaines échéances électorales, les Forces Armées de la République et la Police Nationale doivent prouver à la face du monde, la capacité d’assurer l’Ordre Public et de parer aux éventuelles perturbations pouvant y subvenir.

 

En dépit de quelques ratés, nous ne pouvons passer sous silence les hauts faits d’armes, et plusieurs interventions à caractères sociales et économiques réalisées par les Casques bleus de l’ONU durant la période trouble de l’indépendance de notre pays.

 

Le Vice-Premier Ministre Evariste Boshab, l’a d’ailleurs souligné lors de son discours à la Monusco.

 

A titre d’exemples ; onze jours seulement, après l’accession de notre pays à l’indépendance, nous avons assisté à la proclamation de la sécession Katangaise. Quelques mois plus tard, et grâce à la présence de l’ONU, les vaillants Casques bleus, ont su écraser la Gendarmerie Katangaise encadrée par les anciens officiers belges de la Force Publique et les mercenaires blancs.

 

A cet effet, ils ont réussi à mater la sécession au Katanga. Ce qui n’a pas favorisé l’éclosion d’un début de sécession au Sud Kasaï.

 

Les troupes de l’Armée Nationale Congolaise, sous le commandement du Colonel Mobutu n’avait pas réussi à faire face à toutes ces désordres.

 

Nous avons en mémoire, l’accident d’avion qui a coûté la vie du Secrétaire Général de l’ONU de l’époque, Monsieur Dag Hammarskjöld (Suédois) qui rentrait d’une mission réussie de pacification du Katanga.

 

Un pont dans la Ville de Kinshasa aux environs des installations de Chanic porte son nom en guise de reconnaissance pour le lourd sacrifice consenti pour notre pays.

Pour réussir ce pari, le Gouvernement a intérêt à allouer à la Défense Nationale un budget significatif, capable d’assurer le cantonnement, l’entrainement des troupes et l’acquisition des équipements modernes.

 

La République Démocratique du Congo, pourra en ce moment là, mériter sa place de leadership dans notre S/Région et en Afrique.

 

Par Général (E.R) A. MALU-MALU DIANDA (Ambassadeur)