Dans le cadre du projet de modernisation du système national de paiement, la Banque Centrale du Congo a lancé hier lundi le projet monétique interbancaire en présence des responsables des institutions financières. Selon, le gouverneur de la BCC, cette cérémonie est une prélude à la mise en œuvre effective de la monétique interbancaire en RDC. Ce projet Switch sera mise en œuvre au plus tard début deuxième semestre 2016, a-t-il fait savoir.
D’après Déogratias Mutombo, le Switch national sera extensible de manière à prendre en charge notamment les plateformes de mobile et d’internet banking, de mobile de paiement, ainsi que de commerce électronique. De même, les passerelles avec les Switchs régionaux et internationaux ainsi que les paiements des institutions de micro finance et les services financiers de la poste dépourvus des canaux de paiements fiables à travers le mode délégataire, dans le but d’assurer l’inclusion financière.
La BCC (s’attend, par ailleurs, à mettre en place avec le concours de l’association congolaise des banques, un switch monétique national multidevise, pour rendre interbancaires les cartes de débit ou de crédit ou autre solution de paiement électronique, en FC comme en monnaies étrangères, a fait savoir l’autorité monétaire.
Avec une carte émise par une banque X, le client pourra retirer de l’argent au distributeur automatique des billets (DAB) de la banque Y, faire des achats dans un point de vente qu’utilise n’importe quel terminal de paiement, précise l’autorité monétaire.
Pour Déogratias Mutombo, la BCC entend accompagner les banques commerciales ainsi que les autres institutions financières dans l’interbancarité des solutions de paiement électronique, notamment les cartes de débit et de crédit. Alors que le paysage actuel est caractérisé par des solutions privatives et cloisonnées, chacun reste jaloux de son indépendance, a affirmé le gouverneur de la BCC. Cette situation empêche le pays de tirer profit des avantages du progrès technique et de l’innovation dont a besoin le système financier congolais pour son développement.
L’APPROCHE PARTICIPATIVE
Déogratias Mutombo est d’avis que, dans le cadre de la mise en œuvre du switch national, son institution privilégie l’approche participative en impliquant l’Association congolaises des banques (ACB) à chaque étape du projet. Il s’agit notamment de la définition des besoins, de la sélection du fournisseur des solutions, de la mise en œuvre opérationnelle de l’interbancarité monétique ainsi que le choix de la structure devant gouverner le switch monétique.
S’agissant des infrastructures, la BCC finance sur fonds propres à hauteur de 7 millions d’USD, la construction et l’aménagement des DATACENTERS conformément aux standards internationaux de même que la formation du personnel et la mise en œuvre de la centralisation des incidents de paiement.
Par ailleurs, le patron de l’Institut d’émission a souligné que la monétique interbancaire constitue l’un des principaux composants du système national de paiement. Cependant, si elle est bien conçue, elle peut réduire le coût global des transactions, faciliter leur dénouement et assurer la traçabilité des opérations, a fait remarquer Déogratias Mutombo.
Le gouverneur a indiqué, en outre, que la réforme du système national de paiement bénéficie du concours du gouvernement et de la Banque mondiale, dans le cadre du Projet de développement des infrastructures financières et des marchés (PDIFM) dont le financement court déjà à partir de novembre 2014 à décembre 2020. Ce projet est coordonné par la Cellule d’exécution des financements en faveur des Etats fragiles du ministère des finances qui vient, à ce titre, de recruter un assistant à maitrise d’ouvrage pour la monétique. Mathy MUSAU