Prolongation de la Monusco: l'Onu dicte sa loi au gouvernement

Vendredi 27 mars 2015 - 08:49

Comme il fallait s’y attendre le conseil de sécurité des nations-unies vient d’adopter la résolution 2211 qui prolonge d’une année encore le mandat de la Mission d’observation des Nations-Unies pour la stabilisation du Congo (Monusco). La résolution a été adoptée le jeudi 26 mars 2015 à New-York. Cette résolution prouve encore que la souveraineté de la RD-Congo invoquée maintes fois par les autorités rd-congolaises est une vue de l’esprit. Si ça ne dépendait que des autorités actuelles de la RDC, la Monusco serait déjà partie depuis longtemps. Cette prolongation du mandat de la Monusco intervient dans un contexte de tension inédit entre le gouvernement de la RD-Congo et la communauté internationale.

Tension symbolisée par la passe d’armes entre le ministre des affaires étrangères Raymond Tshibanda et le patron de la Monusco Martin Kobler. Le gouvernement n’a donc pas réussi à se débarrasser de la Monusco ni à imposer son tempo dans le retrait progressif des troupes de la plus grande Mission de maintien de paix au monde avec plus de 20.000 hommes. La prolongation de la Monusco fera plaisir à l’opposition et à la société civile qui dans leur majorité souhaitaient sa continuité et même l’élargissement de son mandat qu’ils aimeraient voir couvrir également les élections générales que s’apprête à organiser la Ceni (Commission électorale nationale indépendante). Cette prolongation qu’on peut qualifier d’autorité ne va pas arranger les choses entre la Monusco et le gouvernement rd-congolais. La Monusco a dit sans ambages vouloir remplir la mission lui confiée par le conseil de sécurité : celle de stabiliser la RD-Congo.

Bien que les progrès soient indéniables dans la pacification de l’est, il reste encore beaucoup à faire selon la Monusco. Elle ne veut pas se retirer pour voir le chaos se réinstaller. La Monusco s’est aussi un budget d’un milliard et demi de dollars USD. Une partie de cet argent est dépensé en RD-Congo en termes de loyer et de nourriture que paient les agents de la Monusco. Si on ne veut de la Monusco comme force stabilisatrice alors faut la considérer comme une manne touristique qui contribue à dynamiser l’économie nationale ironise un membre de la société civile. Mais ce bras de fer a révélé qui de deux protagonistes est le plus fort. Alors que le gouvernement arrête de faire semblant en montrant ses biceps car il se ridiculise. L’année prochaine, c’est sera la veille de la présidentielle, le gouvernement va faire le même cinéma, départ de la Monusco, au nom d’une certaine idée de la souveraineté, mais il ne sera pas suivi et le mandat de la Monusco sera à nouveau prolongé.