RETOMBEES DE LA BAISSE SENSIBLE DES RECETTES EN RDC Matata décrète la « rigueur »

Mercredi 29 avril 2015 - 08:02

Désormais, toutes les dépenses, en dehors de celles relatives aux rémunérations
et au fonctionnement, sont soumises à l’appréciation du Premier ministre.
" Aux grands maux, de grands remèdes, dit-on ". C’est ce que devront, désormais, expérimenter les membres du Gouvernement au terme des mesures de restrictions financières imposées par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo. Car, toutes les dépenses, en dehors de celles relatives aux rémunérations et au fonctionnement, sont soumises à l’appréciation du Premier ministre et devront obtenir préalablement son aval.
Voilà qui ressort de la dernière décision du chef du Gouvernement congolais dans sa circulaire du 20 avril 2015 adressée aux membres de son équipe. Ce qui fait dire à certains observateurs que Matata Ponyo vient de " verrouiller " financièrement ses ministres. Cette mesure constitue, sans nul doute, une pilule amère pour les vice-Premiers ministres, ministres d’Etat, ministres et vice-ministres du Gouvernement de cohésion nationale.

A LA BASE, UNE BAISSE SENSIBLE DES RECETTES
Mais, qu’est-ce qui justifie donc cette mesure ? Cette décision, indique-t-on, est consécutive aux évolutions récentes de l’économie mondiale ainsi que certains facteurs conjoncturels endogènes qui, aux dires du Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon, ont entraîné une baisse sensible de recettes. Car, face à cette situation, conformément à la législation en matière des finances, il est du devoir du Gouvernement d’ajuster ses dépenses et d’observer également avec rigueur l’affectation et l’utilisation des ressources disponibles.
Voilà pourquoi, le chef du Gouvernement congolais a été amené à imposer des mesures de restrictions financières à tous les membres de son cabinet. C’est de la sorte que, désormais, toutes les dépenses, en dehors de celles relatives aux rémunérations et fonctionnement, sont soumises à l’appréciation du Premier ministre et devront obtenir préalablement son aval. Les ministres, en d’autres termes, n’ont plus le droit d’engager des dépenses non prises en compte dans le budget de fonctionnement de leurs cabinets respectifs, "sauf en cas d’autorisation expresse du Premier ministre."

UN DEFICIT ATTRIBUE A LA PAIE ET AUX TRANSFERTS EN PROVINCES
D’ailleurs, le compte-rendu de la dernière réunion de la troïka stratégique du Gouvernement du 20 avril dernier avait déjà laissé entendre la situation que traverse actuellement la RDC. Car, le solde des opérations financières de l’Etat, au 17 avril 2015, était déficitaire d’un montant de 107,27 milliards de Francs congolais, consécutif aux recettes de 130,87 milliards Francs (30% de réalisation), et de dépenses de 238,14 milliards de francs (58% d’exécution).
Une situation attribuée pour l’essentiel à la paie et aux transferts en provinces exécutés respectivement à 91% et 106%.
Raison pour laquelle, en attendant le probable rééquilibrage budgétaire, Augustin Matata Ponyo a instruit le ministre d’Etat chargé du Budget et le ministre des Finances de veiller, dans l’exercice de leurs prérogatives en matière d’exécution des dépenses, au respect de ces directives. Le chef du Gouvernement tient donc à redresser la situation.

MOBILISER DES MOYENS POUR DE NOUVELLES STRUCTURES ET ENTITES
En dehors des dépenses ordinaires, le Gouvernement doit mobiliser des moyens nécessaires à la mise en place et à l’installation de nouvelles structures et entités tout comme aux prochaines échéances politiques. Comme on le sait, de nouvelles provinces doivent voir le jour. Ce qui sous-entend de nouveaux bâtiments devant abriter les nouvelles institutions et des frais d’installation des animateurs de des entités. Apparemment, la baisse des recettes ne facilite pas du tout les choses. M. M.

 

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