Le parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo constitue aujourd’hui un des leviers importants pour accélérer l’industrialisation de l’économie congolaise.
Rideaux sur le forum Investir en Afrique : Nouer des partenariats pour accélérer l’investissement, l’industrialisation et les résultats en Afrique, tenu les 30 juin et 1er juillet à Addis-Abeba, en Éthiopie. Il a été organisé conjointement par le gouvernement éthiopien, la Banque chinoise de développement, le Fonds de développement Chine-Afrique, le Groupe de la Banque mondiale et l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI). Ces assises ont permis aux différents acteurs des secteurs public et privé chinois et africains, aux représentants des institutions régionales, aux partenaires au développement et à des groupes de réflexions, de débattre sur la stratégie à adopter pour accompagner la transformation économique du continent. Les échanges ont porté sur les mesures à mettre en place pour attirer davantage d’investissement en Afrique, accélérer l’industrialisation du continent, y créer plus d’emplois et promouvoir un développement durable. Cet évènement a également donné l’occasion au ministre congolais des Finances, Henri Yav Mulang, de partager avec les participants, l’expérience de la RDC en matière de zones économiques speciales. Notamment celle de Maluku mais aussi le parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.
Ces assises de deux jours, ont permis à la Chine et aux pays africains d’ouvrir une nouvelle étape de partenariat, au regard de leur expérience respective et des enseignements qu’ils en ont tirés.
La séance inaugurale présidée par le Premier ministre d’Ethiopie, Ato Hailemariam Desalegn a permis aux participants ( ministres des Finances et reprénsentants des organistions financières inernationales) venus de plusieurs pays africains, de la Chine et d’autres pays du monde ) de fixer le cadre de ces travaux. Ce forum s’est voulu interactif, axé principalement sur le partage d’idées et d’expériences en matière de financement des projets, de développement des parcs industriels, des zones économiques spéciales pour une industialisation rapide et une économie diversifiée .
Sous la moderation du célèbre journaliste américain et spécialiste des questions économiques, Todd Benjamin, plusieurs panels se sont constitutés autour des thèmes : Zones économiques spéciales et parcs industriels en Afrique ; accélérer l’industriliasiation et la production, développement des infrastructures et la chaîne logistique, Conditions pour attirer l’investissement privé, Développement des compétences, compétitivité et création des emplois, production agricole et opportunités alimentaires.
LES ZONES ECONOMIQUES SPECIALES FAVORISENT UNE INDUSTRIALISATION RAPIDE
Au nombre de panélistes, le ministre des Finances de la RDC, Henri Yav Mulang, a partagé l’expérience de son pays sur le développement des zones économiques speciales. Notamment celle de Maluku et des parcs industriels avec comme illustration le parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo. Celui-ci constitue aujourd’hui un des leviers importants pour accélérer l’industrialisation de l’économie congolaise. Pour assurer le succès de ces outils, des études sérieuses de faisabilité ont été ménées , a-t-il souligné. Le ministre Henri Yav a relevé au cours de ce forum l’instauration d’un cadre légal et institutionnel pour attirer davantage et sécuriser les investisseurs privés.
A en croire le ministre Henri Yav, cette activité vise la diversification de l’économie congolaise basée principalement aujourd’hui sur le secteur extractif qui est hautement capitaliste et peu générateur d’emplois.
Les participants ont été aussi informés des manifestations d’intérêts d’une trentaine d’entreprises et de deux aménageurs potentiels chinois sur le processus de viabilisation du site qui abrite les zones économiques speciales.
Henri Yav a indiqué que l’Etat congolais est présentement en phase de finaliser le processus d’indemnisation des personnes affectées par l’occupation des espaces en faveur des Zones économiques spéciales. Une expérience enrichissante qui a rencontré l’adhésion des participants à ce forum dont certains participants ont cherché à approfondir ces questions même dans le couloir.
Des sujets aussi bien variés qu’importants ont été abordés au cours de ces assises. C’est notamment le cas des questions liées aux infrastructures et à la chaîne logistique. A ce sujet, différents panélistes aussi bien de la Banque Chinoise de Développement, de l’ONUDI que ceux d’Ethiopie ont unanimement reconnu le manque d’infrastructures énergétiques et de transport sur le continent. Ce qui handicape le processus d’industrialisation en Afrique et entrave les activités productives et l’accès aux marchés. Ils ont par ailleurs recommandé aux pays africains de mettre sur pied des politiques pour attirer davantages les investisseurs étrangers dont ceux venant de la Chine. Car l’attrait des investissements privés dépend fortement de la mise en place des mécanismes adéquats, susceptibles de promouvoir un climat propice aux affaires et des infrastructures viables pour réduire le délai et le coût des transactions.
Dans une interview accordée à la presse locale, Henri Yav Mulang a insisté sur la nécessité de maintenir en RDC un cadre macroéconomique stable qui permet au secteur privé de se déployer dans le délai. Il a également plaidé pour le renforcement des infrastructures de base de manière à faciliter les contacts pour un flux rapide des personnes et des biens, développer les compétences techniques et professionnelles. Les organisateurs et les participants ont convenu de se retrouver régulièrement pour passer en revue les avancées enregistrées et les défis à relever. Et la Chine s’est engagée à financer le prochain forum. Parmi les personnalités qui ont pris par à ces assises figurent le Vice-Président du groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique, Makhtar Diop, le vice-président de la Banque chinoise de Développement, Yuan Li et la Vice-ministre des Finances de la République populaire de Chine Lui Jianhua .
Le ministre des Finances et sa delegation sont rentrés à Kinshasa avec pleins d’idées à adapter au contexte local. Avec un accent particulier à mettre sur les infrastructures, les ressources humaines et naturelles, le marché ainsi que les capitaux. En somme des facteurs indispensables pour la réussite d’une zone économique spéciale. Didier KEBONGO