La prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA (PVV) demeure une préoccupation en RDC. Cette prise en charge, a déclaré Dr Aimé Mboyo chef de section partenariat au secrétariat exécutif du Programme national multisectoriel de lutte contre le sida (PNMLS), devait consister à offrir aux PVV, un paquet complet d’intervention. La population devait accepter de se faire dépister pour connaitre son état sérologique, a-t-il estimé. Une fois qu’on est séropositif, indique cet expert du PNMLS, le malade a besoin d’un soutien psychologique pour lui permettre de vivre positivement.
Cependant, il a souligné que les personnes infectées développent des maladies opportunistes. Pour ce faire, il faut une prévention afin de leurs donner des soins et traitement appropriés pour ces genres de maladies. Un autre aspect évoqué par ce médecin est celui des antirétroviraux (ARV). Selon lui, les PVV doivent bénéficier des ARV pour leur permettre de vivre longtemps tout en étant malade. Aussi, a-t-il poursuivi, ces ARV doivent être accompagnés d’une bonne nutrition, d’un suivi biologique et clinique de manière périodique et régulière. Et de souligner que 36 zones de santé sont couvertes des ARV à Kinshasa.
Abordant la question de rupture de Stocks des ARV à travers le pays, Dr Aimé Mboyo a dénoncé la mauvaise gestion des responsables desdits stocks, le problème d’approvisionnement vu l’étendue du pays et la dépendance extérieure.
Parlant des statistiques, ce chef de section a indiqué que la RDC a un taux de prévalence en VIH/SIDA de 1, 2% soit 439.000 infectées.
PRISE EN CHARGE DES FEMMES ENCEINTES SEROPOSITIVES
A l’Hôpital Saint-Joseph de Limete, l’une de grandes formations médicales de la capitale qui offrent des services de Prévention de la Transmission de la mère à l’enfant (PTME), la responsable des consultations prénatales madame Françoise KIMONI nous a déclaré : "toute femme enceinte qui vient pour la première fois à la CPN est soumise aux examens dont celui du VIH/SIDA. Si nous découvrons que la patiente est séropositive, nous l’assurons qu’elle peut vivre avec cette maladie sans problème, si elle accepte d’être prise en charge et son bébé va naitre sain. Elle ne sera jamais stigmatisée. Elle a la liberté d’informer sa famille ou son mari de son état sérologique ". Ensuite, a poursuivi ce prestataire de santé : " nous faisons un suivi rigoureux de son état par la prise régulière des ARV, les tests réguliers pour connaitre le fonctionnement de ses anticorps. Ce suivi va jusqu’à l’accouchement ". Madame Françoise a souligné que tous ces soins sont gratuits. Mais, elle est restée muette sur les statistiques car c’est confidentiel.
ZERO NOUVELLE INFECTION
Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale du SIDA avec le même thème international depuis 2011 : " Zéro objectif, zéro nouvelle infection, zéro décès dû au VIH, zéro discrimination ". Pour Dr Aimé Mboyo chef de section partenariat au secrétariat exécutif du Programme national multisectoriel de lutte contre le sida (PNMLS), ce thème comporte un triple avantage. Il s’agit de la prévention dans la transmission de la mère à l’enfant (PTME).
Selon cet expert, il est possible aujourd’hui avec ce programme qu’un enfant naisse sain par une mère séropositive. Bien que la couverture est encore faible à travers le pays avec seulement 30%, a-t-il reconnu. Car, a-t-il poursuivi, l’offre de service en termes de PTME n’existe pas encore dans certains coins de la RDC. Pour dire qu’il y a encore des enfants qui naissent infectés au pays. Ce service est offert à Kinshasa à l’Hôpital général provincial de référence ex Mama Yemo, à la Maternité de Kintambo, au Centre de santé des sœurs de Delvaux et de Kingasani.
Un autre point, a souligné le Dr Aimé Mboyo est celui de la transfusion sanguine qui a 64% de couverture nationale grâce à l’implication du Gouvernement et de ses partenaires. Cela signifie, a-t-il confié, les besoins non satisfaits sont de 36%, il y a certains coins du pays qui continuent à utiliser le sang non sécurisé. Sans oublier, les populations clés à haut risque tels que les professionnels du sexe, les transsexuels et les milieux ruraux. Pour ce faire, il faut des interventions spécifiques ciblées et une prise en charge.
Le thème national insiste sur plus d’engagements et plus de ressources locales pour renforcer la riposte contre le VIH/SIDA. Selon Dr Aimé Mboyo, la Couverture demeure encore à un niveau plus bas du monde s’agissant de la contamination de la mère à l’enfant ou encore de la prise en charge des personnes infectées. Pour ce faire, a fait remarquer cet expert du PNMLS, le Gouvernement doit mobiliser beaucoup de ressources qui doivent être utilisées en bon escient. Mathy MUSAU
COMMUNIQUE DE PRESSE MSF SUR LE VIH/SIDA
Aujourd’hui, au Congo, plus de 80% des 440.000 personnes atteintes du VIH ne reçoivent pas le traitement qui pourrait leur sauver la vie. Concrètement, cela signifie que 360.000 personnes ne sont pas sous traitement, alors qu’un dépistage et une prise en charge rapides et adaptées permettent le plus souvent aux personnes atteintes du VIH/SIDA de mener une vie normale.
A l’heure actuelle, les dépenses destinées à la lutte contre le VIH provenant du Gouvernement ne représentent que 1,18% de l’ensemble, tandis que les patients supportent 38% du financement de la lutte. Le sous-financement chronique par le gouvernement a pour conséquence le départ des bailleurs internationaux. Certains invoquent le manque de contrepartie gouvernementale comme raison de ce départ.
Une fois encore, MSF appelle toutes les parties prenantes, en premier lieu le Gouvernement, à reconnaître l’urgence de la lutte contre le VIH en RDC. MSF dénonce les promesses oubliées et les engagements non tenus dont les patients sont les premières victimes. MSF appelle à une mobilisation de tous les acteurs, non seulement à hauteur de leurs engagements, mais surtout selon les besoins réels exprimés sur le terrain.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Martin Kobler, Chef de la MONUSCO, et Mamadou Sakho, Directeur Pays ONUSIDA en RDC, lancent un appel pour la réalisation de la vision ONUSIDA " zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro décès liés au SIDA " Kinshasa, 1er décembre 2014 - " La Journée mondiale de lutte contre le Sida nous rappelle l’importance de la lutte contre cette pandémie, et le rôle que nous devons tous jouer. Nous devons mettre tout en œuvre pour protéger les malades du SIDA et éviter de nouvelles infections, " a déclaré Martin Kobler.
Les objectifs d’ONUSIDA dans le monde et en RDC sont clairs : éviter les infections, réduire la discrimination et les décès dus au SIDA.
" Nous devons prendre en compte les personnes vivant avec le VIH ainsi que leur famille dans toutes les stratégies nationales de protection sociale et leur assurer les soins fondamentaux et le soutien nécessaire. ONUSIDA en RDC est décidé à relever ce défi avec le gouvernement et ses partenaires, " a indiqué Dr Sakho.
La Journée mondiale de la lutte contre le SIDA, célébrée le 1er décembre de chaque année, sera organisée sur toute l’étendue du pays. A Kinshasa, des activités de sensibilisation seront menées par le Programme National Multisectoriel de Lutte contre le SIDA (PNMLS).
En 1988, l’Assemblée générale avait exprimé sa vive préoccupation devant la pandémie du sida. Notant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait choisi la date du 1er décembre comme journée mondiale de la lutte contre le SIDA, l’Assemblée Générale des Nations Unies a souligné l’importance de cette manifestation (résolution 43/15).
Aujourd’hui, près de 35 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde (rapport ONUSIDA 2013).