A la Cité de l’UA où se tient, sous la facilitation d’Edem Kodjo, le dialogue politique national, la semaine s’annonce décisive.
Le dialogue aborde sa dernière ligne droite. En principe, c’est dans 24 heures que les trois commissions instituées par la plénière, à savoir commissions « Elections », « Sécurisation» et « Confiance et équité», doivent rendre les conclusions de leurs cogitations.
Pendant ce temps, les tractations s’accélèrent dans différents états-majors politiques. Pour l’instant, la MP campe sur sa position. Elle est sûre de remporter la victoire finale - ayant déjà pris le temps de tout ficeler jusqu’à conditionner le facilitateur Edem Kodjo. Minorisés, les délégués de l’Opposition présents à la Cité de l’UA tentent de contrecarrer les velléités de la MP. C’est dire que la bataille n’est pas gagnée d’avance par la MP. Tout peut arriver.
Raison de plus pour moraliser davantage les délégués de l’opposition, particulièrement ceux qui ont accepté, contrairement à la ligne de conduite tracée par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, de se battre de l’intérieur pour faire plier la machine de la MP. Parviendront-ils à faire barrage au projet de la MP ? C’est tout ce qu’on peut espérer.
C’est donc l’occasion de lancer un message aux délégués de l’opposition. Vital Kamerhe, co-modérateur du dialogue pour le compte de l’opposition, et Jean-Lucien Bussa, porte-parole de l’Opposition aux travaux du comité préparatoire du dialogue, ont un rôle à jouer. Ils ont un rendez- vous avec ‘histoire. Par conséquent, ils doivent se surpasser en mettant de côté leurs intérêts personnels et égotistes. Pour -l’instant, tout ce qui compte, c’est l’intérêt collectif. Il s’agit, pour eux, d’aller jusqu’au bout. Car, le peuple les observe.
Il va les honorer s’ils parviennent à faire échec au projet de glissement de la MP. Ils seront accusés de trahison s’ils ferment les yeux devant les élucubrations de la majorité au pouvoir en lui ouvrant grandement la porte du glissement. C’est à eux donc de choisir. Entre Judas et Jésus, qui vont-ils envoyer à la potence ? Là aussi, le peuple suit attentivement leur marche.
Dans ce qui se fait à la Cité de l’UA, la Cenco (Conférence épiscopale nationale du Congo) sert de garde-fou. D’ailleurs, elle l’ déjà fait savoir dans un récent communiqué. A travers ce document signé par son président, Mgr Marcel Utembi, la Cenco a menacé de claquer la porte du dialogue si elle perçoit des signes de violation de la Constitution. « La Cenco ne pourra pas maintenir sa participation à ce dialogue si le respect de ces exigences fondamentales n’était plus assuré », a indiqué Mgr Utembi.
C’est dire qu’à la Cité de l‘UA il y a une ligne rouge que l’Opposition et la Cenco ne devaient pas franchir. C’est l’intangibilité de l’article 220 de la Constitution qui verrouille systématiquement le mandat du président de la République. C’est le gage même de la stabilité de la Constitution du 18 février 2006.
Kamerhe, Bussa et bien d’autres délégués de l’opposition ainsi que la CENCO ont une belle occasion d’entrer dans l’histoire. Il y a devant eux l’honneur et la trahison.
Par LP