Les violences urbaines tant redoutées à Kinshasa, et sécrétées par les ghettos de nos quartiers malfamés, sont l’œuvre des délinquants sans foi ni loi. Depuis des lustres où les opérations Kimia ont été mises en berne, c’est le retour en force des kulunas, ces marginaux qui jadis, étaient tellement traqués avec détermination par la Police provinciale au point qu’ils ont dû s’exiler vers les provinces limitrophes et les pays voisins.
Samedi 10 octobre 2015. Il est 22 heures passées. Les noctambules se dirigent dans tous les sens. Les uns vont répondre aux invitations de mariage, les autres, fatigués après un verre pris de trop, regagnent leurs domiciles. C’est dans ces circonstances que Kubunda Mbawo Djeskain avait pris la même route que Mme Irène Musa Isenga située à quelques 10 mètres de distance. Soudain, un cri strident de détresse arrache Djeskain à rêveries. C’était la voix tremblotante d’une jeune dame. Un regard derrière lui, il constate qu’une femme est attaquée par une bande d’environ 8 marginaux équipés des armes blanches dont des machettes, des barres de fer, des pierres et des tessons de bouteilles.
Que s’était-il passé ?
Pendant que la dame Irène Musa pressait le pas, elle a attrapé un coup violent coup de pierre au visage. Grièvement blessée, elle saignait abondamment à la figure et demandait à ses agresseurs, les mobiles de cette attaque.
Que vous ai-je fait de mal ? Que vous ai-je fait de mal pour que vous m’attaquiez ? ne cessait de pleurer la jeune dame. La bande a alors pourchassé Kubunda Mbawo. Après l’avoir rasé et blessé au pied droit à l’aide d’un tesson de bouteille, les délinquants ont rassemblé les deux victimes, leur exigeant de l’argent et d’autres effets de valeur.
Le visage ruisselant de sang, la dame pleurait sans s’arrêter. Au loin, quelques témoins ont pris la poudre d’escampette et sont allés se réfugier le long du boulevard Lumumba où passaient par un pur hasard, les patrouilleurs à motos de la police.
Ces derniers se sont aussitôt dirigés vers le lieu de l’agression. A leur arrivée, les malfaiteurs ont lâché prise et se sont enfuis dans tous les sens. Et ce fut la chasse à l’homme dans ce quartier. Essoufflés, deux marginaux sont vite neutralisés. Ils ont chacun pour identités spécifiques. Le fameux Midi qui terrorise le quartier Mapela à Masina. Il s’appelle Liyoke Mputu alias Midi et est domicilié sur avenue Mapela n° 5, quartier 5 Mapela.
Son comparse, le redoutable Intara n’est autre que Meya, âgé de moins de 25 ans, et résidant sur avenue Salongo n° 67, toujours dans ce même quartier.
Les autres membres de la bande en cavale, traqués par les policiers
Mis aux arrêts, les deux Kulunas sont aussitôt soumis à un interrogatoire serré. Le sous-commissariat de Mapela a pu obtenir quelques aveux utiles pour engager des poursuites judiciaires contre les deux garnements. Le dossier a été transmis dimanche 11 octobre, au commissaire principal Panzu dit Mopap, un des enquêteurs du Groupement de recherche et investigations.
Les deux victimes, Kubunda Mbawo et dame Musa Isenga, qui continuent à suivre des soins médicaux, ont pu dévoiler la liste des biens arrachés par les truands. Il s’agit pour la jeune dame de la somme de 24.000 FC et un téléphone, et pour l’homme, le montant de 30 dollars et deux téléphones portables.
Aujourd’hui, le commissaire principal Panzu est déterminé à mettre hors d’état de nuire, les autres membres de la bande encore en cavale dont on sait qu’ils pourraient reconstituer bientôt un autre groupe de malfaiteurs.
Rappelons que c’est hier lundi 12 octobre que les deux marginaux ont été présentés à la presse, au cours de la parade organisée par le commissaire divisionnaire adjoint et commissaire provincial de la police ville de Kinshasa.
L’impressionnant rassemblement a requis le déplacement d’une marée importante des policiers des unités de la police territoriale et des unités spécialisées de la garnison de Kinshasa. Pour les habitants de Tshangu, cette parade est un signal fort lancé contre les malfaiteurs qui croyaient que la police provinciale connaît une insuffisance d’effectifs pour couvrir les quatre coins cardinaux de la ville.
Ce déploiement a permis de susciter la panique dans les milieux de marginaux et d’annoncer le redoublement de vigilance des policiers et le renforcement des patrouilles pédestres et motorisées, aussi bien à Masina qu’à Kingasani, deux communes qui connaissent un regain de criminalité.
Pour M. Kalumi, la Police provinciale ferait œuvre utile à relancer l’opération Kimia dans cette partie de la ville où trônent deux catégories des malfaiteurs, les Kuluna d’une part, et les éléments incontrôlés, d’autre part. La quiétude ne reviendrait dans le secteur qu’à l’issue d’un vaste mouvement de ratissage, a lâché Mme Virginie Mpia, demeurant à Kingasani.
J.R.T.