La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples à la recherche de ses lettres de noblesse

Lundi 21 décembre 2015 - 12:45

Au terme d’un atelier tenu à Ndjamena
Présence remarquée des délégués de la RDC à ses assises

La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a tiré ses rideaux le jeudi 18 décembre dernier à Ndjamena au Tchad, où universitaires, juristes, journalistes et anonymes se sont retrouvés pour réfléchir à l’avenir de la jeune institution continentale.

Des officiels tchadiens, des experts étrangers et autres chercheurs ont défilé sur le podium pour donner leur perception sur la Cour africaine et d’en proposer les améliorations.

Au cours de ce séminaire de sensibilisation sur la Cour, le Premier ministre tchadien, Kalzeube Payimi, a déclaré, au nom du président Idriss Deby Itno, que la naissance de la Cour « participe de la prise en compte sur notre continent de la nécessité de mettre en exergue la dignité humaine comme enjeu majeur pour l’existence des Etats « .

Si le représentant du barreau du Tchad a reconnu que la présence de la cour africaine  » participe de la lutte contre l’impunité, la lutte contre la justice privée, la consolidation des acquis en matière des droits de l’homme « , le président de la Cour africaine, le Tanzanien Augustino Ramadhani, a lui, mis l’accent sur la nécessité de ratifier le protocole de la Charte de la Cour, de déclarer la reconnaissance de la Cour par les Etats du continent.

Beaucoup d’autres interventions ont été notées provenant de différents représentants des barreaux du continent et des membres de la Cour.

Forte présence de la RDC

Est venu le tour d’un Congolais, Désiré-Israël Kazadi, à donner lecture de son analyse sur les stratégies nécessaires en vue d’accroitre le nombre de ratifications et de déclaration.

L’orateur, fort de son expérience accumulée aussi bien à la Cour pénale internationale (CPI), ses recherches en justice transitionnelle, auteur d’ouvrages sur le droit et la justice, a mis l’accent sur l’information mais aussi sur la communication, seules stratégies, à ses yeux, pour faire connaître la Cour auprès des Etats encore indécis à s’engager.

Le Congolais a démontré que la CPI a percé les esprits de ses compatriotes grâce aux stratégies de communication et d’information qui passent par de rencontres de briefing entre l’institution et les journalistes, chainon important dans la transmission de l’information à l’opinion publique. L’intervenant a estimé nécessaire que la Cour africaine suive marche sur les pas de son  » aînée  » CPI pour se faire accepter par les Etats, entités justifiables devant elle.

Il a, pour se faire, développé les stratégies classiques de communication appris à l’université qui ont été intégrées, illico, dans la politique mise en place par la Cour.

Cette contribution a été saluée aussi bien par le président de la Cour qui l’a congratulé par l’Assemblée composée des délégués venus de Sao Tome & principe, du Gabon, du Cameroun, de la Tanzanie (…). La prochaine session de sensibilisation aura lieu dans une ville africaine qui reste à fixer.

Par Godé Kalonji